Jean Marie Doré, l’imperturbable solitaire d’or

Proposé Premier ministre en février dernier au lendemain des accords du 15 janvier, signés à Ouagadougou, au Burkina Faso, sous l’égide du médiateur, Blaise Compaoré, mettant en place un gouvernement d’union nationale, chargé de préparer les élections, Doré s’est montré courageux, imperturbable, pugnace, esquivant les coups tordus et autres hautes trahisons des forces centrifuges qui voulaient l’empêcher d’accomplir sa mission.

Cet homme pugnace, à la vaste culture et au franc-parler sans commune mesure, appuyé de beaucoup de courtoisie, qui aime mettre sa pensée à l’épreuve de celle de son vis-à-vis, vient de sauver son pays et ses compatriotes des conséquences incommensurables d’éventuels graves troubles sociaux post électoraux.

Il avait déclaré urbi et orbi au lendemain du premier tour de la présidentielle, en juin dernier « tant que je serais le premier ministre, nous organiserons des élections transparentes (…) On devrait normalement annuler le scrutin, entaché de plusieurs irrégularités. La Guinée a besoin d’un président, dont la légitimité ne sera pas contestée ».

Il ne manquait pas d’occasion pour divulguer le scandale du premier tour. Incompris par une minorité, mais compris par une frange importante de ceux qui sont soucieux du devenir de leur pays. Le temps aidant, son idée a permis, tant bien que mal, à organiser au second tour un scrutin dont la transparence a été saluée par tous les observateurs.

Son combat n’était autre que la transparence. Ainsi, il s’est battu pied à pied face aux réticences de ceux qui voulaient avancer en plein brouillard. Son refus de laisser les médiocres installer le désordre dans le pays fait de lui un adepte du darwinisme social qui veut que les meilleurs gagnent et périssent les médiocres.

Son réalisme aidant, il veut coûte que coûte faire barrage à la progression constante de l’angoisse éternelle de ses compatriotes pour lesquels l’espoir de vivre dans le meilleur des mondes s’effiloche.

Ainsi, comme un roseau, Doré peut plier, mais ne rompra point parce qu’on trouve dans ses discours des repères qui ne trahissent pas l’ampleur de ses vues. Mais, il devient un danger, voire un écueil sur le chemin de ceux dont les perversions de la raison ont atteint des cimes incommensurables.

Son courage, son patriotisme, ses mérites et ses vertus ont été nécessaires à la bonne marche de son pays. Confucius disait : « Si le prince n’est pas lui-même vertueux, il aura beau donner des ordres, le peuple ne le suivra pas ». Eh bien, Doré a été et sera éternellement comme l’étoile polaire immobile autour de laquelle les autres étoiles vont se mouvoir.

Il est devenu une cible, voire un homme gênant pour les spécialistes des chausse trappes qui ont les yeux rivés sur leurs intérêts personnels et non sur ceux de la collectivité. Son uppercut fera encore mal à ceux qui ignorent que son seul ressort reste l’action.

En vomissant la peur de sa vie pour affronter un des gros défis de son existence, le septuagénaire qui ne parait pas son âge, parce que vif et à l’esprit alerte, fera partie désormais de ceux qui ont redonné à la Guinée un destin à la hauteur de son histoire.

Seul dans son combat, abandonné par certains collègues sans envergure de son gouvernement qui ignorent le sens de la solidarité gouvernementale, Doré combattra sans relâche la barbarie réelle de ceux qui, notamment les mauvais perdants, se donnant mauvaise conscience, pensent pouvoir entraîner le pays dans une déstabilisation illimitée pour arriver à leurs fins.

Source : Mediaguinee.com, partenaire de Radio-kankan.com