Alors que le gouvernement a réquisitionné l'armée pour le maintien d’ordre, les violences postélectoales en cours ont pris de nouvelles dimensions.

Ce vendredi 23 octobre, des manifestants surchauffés ont mis le feu sur la locomotive d'un train à Sonfonia non loin du PA. Deux jeunes ont également été tués aujourd'hui dans ce quartier.

"Les jeunes ont constaté que les gendarmes se camouflaient dans le train pour rentrer dans le quartier et commettre des exactions. C'est pourquoi il a été pris pour cible. Au moment où je vous parle des sapeurs-pompiers sont venus mais le feu continue de consumer le train. Déjà deux jeunes ont été tués aujourd'hui par balles. J'ai vu leur corps à la mosquée. Ils ont tous reçu des balles", a confié à Africaguinee.com un témoin.

Au grand de marché de Matoto, des scènes de pillages de boutiques et magasins sont signalés.

Selon un citoyen interrogé par Africaguinee.com, tout est parti d'un regroupement de jeunes dans une concession à Matoto. Ces jeunes seraient dans l'optique d'aller à Kissosso pour venger un des leurs, qui aurait succombé à des blessures. Mais ils ont fait escale à Matoto.

 

“C'est très tôt ce matin qu'on a aperçu des gens qui venaient envahir ici. Ils ont d'abord tenu une réunion dans une cour de la place. Après ils ont commencé à rallier le rond-point. Ils sont dans des minibus et ont commencé à faire le tour du rond-point. On nous disait d'abord qu'ils partaient à Kissosso.

Mais quelques temps après, on a constaté que le mouvement grossissait. C'est ainsi que les commerçants sont venus devant leurs boutiques et magasins pour sécuriser. Quand ils ont commencé à se jeter des pierres, les gendarmes de l'écho 4 sont sortis pour les disperser. Mais l'on a constaté que les gendarmes et policiers couvraient plutôt certains jeunes qui sont en train de casser les boutiques en jetant du gaz lacrymogène aux commerçants afin que ceux-ci quittent la devanture de leurs boutiques.

Il a fallu l'arrivée de plusieurs véhicules de gendarmes de l'écho 18 de Cosa pour enfin disperser tout le monde, sans distinction. Malgré cela, des boutiques sont vandalisées et leurs contenus emportés.

 

A l'instant même où je vous parle, le pillage se poursuit. Malgré l'arrivée des renforts. Des femmes étalagistes confirment avoir vu des jeunes emporter des écrans téléviseurs et des ordinateurs et faire rentrer dans la cour de l'écho 4 de Matoto. La situation reste toujours tendue ici,” nous a confie une source qui a requis l'anonymat.

 

Lu sur africaguinee.com
Le 23 octobre 2020

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