Invité de l’émission diffusée jeudi soir sur TMC, l’ancien président a disserté de manière confuse sur ce que
l’on a le «droit de dire» ou non… Ce qui n’a pas manqué de faire réagir.
Il venait de citer « Crimes et châtiments » de Dostoïevski pour défendre le professeur Didier Raoult, mais ce n'est pas ce que l'on retiendra du long entretien, diffusé jeudi soir sur TMC,
entre Nicolas Sarkozy et l'équipe de « Quotidien ». Car en fier supporteur du microbiologiste, l'ancien chef de l'Etat a ensuite jonglé avec d'autres
références, qui font depuis l'objet d'âpres discussions sur les réseaux sociaux, auxquelles se mêlent notamment des politiciens.
« Cette volonté des élites qui se pincent le nez, qui sont comme les singes, qui n'écoutent personne… Je ne sais pas si… On a le droit de dire singe ? (rires) On n'a plus le droit de dire… On dit quoi ? Les dix petits
soldats, maintenant, c'est ça ? Elle progresse la société. Vous voyez le livre ? D'Agatha Christie. On n'a plus le droit maintenant. On a peut-être le droit de
dire singe sans insulter personne. »
Les propos décousus de Nicolas Sarkozy font implicitement référence aux trois singes de la sagesse (le sourd, le muet et l'aveugle) et au roman d'Agatha Christie « Les Dix petits nègres
», récemment rebaptisé « Ils étaient dix » dans sa version
française avec le mot « nègre » remplacé par « soldat » dans le livre. Le rapprochement entre « singe » et « nègre » vaut à l'ancien chef de l'Etat depuis cette sortie maintes
condamnations à gauche où on l'accuse de jouer avec l'imaginaire raciste.
« Racisme, décomplexé, naturel »
« Ainsi donc un ancien président de la République française associe spontanément les singes aux nègres… le
racisme sans masque », a tweeté le chef du parti socialiste Olivier Faure. « Au-delà du débat sur ce que l'on a le droit de dire ou pas, Nicolas Sarkozy comprendra-t-il que le plus gênant
dans cette séquence, c'est la rapidité avec laquelle son cerveau associe le mot singe au
mot nègre ? », a dénoncé le député et numéro deux de LFI, Adrien Quatennens.
« Mais est-ce que cela doit étonner de celui qui a déclaré un jour que l'homme africain n'est pas assez entré dans
l'Histoire ? », a insisté le député LFI Eric Coquerel vendredi. L'ex-journaliste et adjointe de la maire de Paris, Audrey Pulvar, a, elle, fustigé un « pur et profond racisme,
décomplexé, naturel », estimant que Nicolas Sarkozy avait mis « un signe égal entre nègre et singe, dans un
abyssal silence, sans contradiction ».
« Donc 15 ans après le karcher, la racaille et après avoir contaminé la quasi-totalité des partis politiques
(gauche comprise), la boucle est bouclée. Donc on peut repartir depuis le début ? Lier insécurité et immigration est raciste. C'est tout », a tranché pour sa part Aurélien Taché, ex-LREM
aujourd'hui député Ecologie Démocratie Solidarité.
A « Quotidien », qui a déroulé le tapis rouge à l'ancien président de la République, resté plus d'une heure en plateau, on fait profil bas. L'absence de réaction de Yann Barthès et des
quatre chroniqueurs qui étaient assis autour de la table a également été montré du doigt. En plateau, personne n'a rebondi sur les propos de l'« invité spécial » du soir. « Ils ne lui ont
pas tendu de piège. Nicolas Sarkozy s'est embourbé tout seul. C'est toujours très compliqué dans ces moments-là pour un présentateur de trouver le bon ton et les bons mots pour intervenir
», reconnait un concurrent qui ajoute : « Mais c'est l'arroseur arrosé tant Quotidien à chaque émission des
leçons de moral à tous les intervieweurs de France… ».
De cette séquence, il ne sera pas question dans l'émission de ce vendredi soir. Pas de décryptage prévu. Et encore moins d'excuse. Pour une simple et bonne raison : comme chaque semaine,
le numéro du vendredi a été enregistré tard dans la soirée de jeudi. « Mais même en direct, on ne serait pas revenu sur cette séquence. On va arrêter de faire des trucs sur les buzz
Twitter, c'est dégradant et sale », s'agace-t-on du côté de la production où on assume la longue interview dans laquelle l'ancien chef de l'état a été relancé sur le racisme dans la
police. TF1, elle, se frotte les mains. Nicolas Sarkozy a permis au talk-show d'enregistrer sa meilleure audience depuis la rentrée avec 1,87 million de téléspectateurs (8,2% de part de
marché). Loin, très loin des rendez-vous concurrents.
Lire la suite sur leparisien.fr
Le 12 septembre 2020
James antony (samedi, 12 septembre 2020 07:50)
Nikola n'eut été le laxisme de la justice française serait déjà derrière les barreaux