Une filière d’émigration clandestine a été démantelée par la nouvelle Division nationale de lutte contre le trafic des migrants. L’opération a été menée en août, d’après une source policière.
Actif depuis janvier, le réseau d'émigration clandestine récemment démantelé a permis à une centaine de Sénégalais de rejoindre l’Espagne via le Maroc. Six suspects sont désormais inculpés pour extorsion de fonds, blanchiment d’argent, et association de malfaiteurs.
Il y a d’abord les deux recruteurs du réseau, deux commerçants, qui habitent Louga, une ville rurale du nord-ouest du pays. Ils sont chargés de rabattre les candidats au départ. Tous deux ont été placés en détention provisoire.
Leur première mission : mettre en contact les migrants avec quatre commerçants de la capitale gérant un point de transfert d’argent. À ces intermédiaires chacun doit remettre ou faire envoyer par des proches en Espagne 1 650 000 francs CFA, soit plus de 2 500 euros. Après ce versement, les candidats à l’émigration empruntent un vol régulier vers le Maroc.
Cet argent, précise une source proche du dossier, reste chez le commerçant et n’est pas versé directement à la tête du réseau. Il s’agit d’un Sénégalais qui réside à Casablanca. C’est lui qui organise le transfert par la mer vers l’Espagne. Ses intermédiaires à Dakar ont été placés sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit autour de l’homme à la tête de la filière, toujours en liberté.
Ces moyens choisis par le réseau, dont l’avion, sont assez inédits, remarque une analyste. En tout, 15 000 migrants ont rejoint l’Espagne par la mer depuis janvier, soit deux fois moins qu’à la
même date l’année dernière, d’après l’OIM, l’agence de l’ONU pour les migrations.
RFI
Le 16 septembre 2019
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