Le code adopté mardi soir, qui remplace celui de 1996, doit être validé par le gouvernement. Le texte était en discussions depuis 2010.
"Nous sommes satisfaits. Nous avons attendu sept ans", a affirmé à l'AFP Bakary Domingo Mané, un responsable de la Coordination des associations de presse (CAP).
L'adoption du nouveau code a été retardée par une disposition qui supprimait les peines de prison pour les journalistes et à laquelle se sont opposés plusieurs responsables dont des députés. Ils ont estimé ne pas vouloir faire des journalistes une catégorie de citoyens au dessus des lois du pays.
Cette disposition supprimant les peines de prison a été retirée dans le nouveau texte.
L'exercice du journalisme, jusqu'ici sans barrière d'entrée, est désormais conditionné à une formation dans une école de journalisme ou à l'obtention d'un diplôme équivalent à la licence dont le titulaire doit en outre passer deux ans dans une rédaction.
Le nouveau texte institue également un fonds d'appui à la presse et dote les entreprises de presse d'un statut spécifique sur les plans économique et fiscal notamment.
"Le texte constitue une avancée sur plusieurs points, notamment sur le statut du journaliste", a affirmé M. Mané.
"C'est un code élaboré de façon inclusive et consensuelle", a affirmé le ministre chargé de la Communication Mbagnick Ndiaye lors du vote, cité par l'agence publique de presse sénégalaise APS.
"Le document n’est pas là pour sanctionner des personnes. Il appelle à plus de responsabilité de la part de tous les acteurs, le code va améliorer le niveau des médias, et redresser l’environnement de l'entreprise de presse", a ajouté M. Ndiaye.
M. Mané a déploré "les peines pécuniaires exorbitantes pouvant aller jusqu'à 30 millions de FCFA" (45.700 euros) dans le nouveau code. La CAP avait organisé le 3 mai à Dakar une marche contre les problèmes économiques qui menacent selon elle les entreprises de presse au Sénégal.
En outre, dans le nouveau texte, "des notions de secret-défense, secret de l'enquête et de l'instruction sont des notions fourre-tout" à l'appréciation des autorités et peuvent être utilisées pour limiter le travail des journalistes, a dit M. Mané.
Le Sénégal, un pays réputé démocratique avec une presse libre, occupe la 58e place dans le classement mondial de la liberté de presse 2017 établi par l'organisation de défense des médias,
Reporters sans frontières (RSF).
AFP
Le 21 juin 2017
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