Dotée d'importantes réserves minières encore peu exploitées comme les minerais d'uranium, de fer ou de bauxite, la Guinée entend tirer profit de ces atouts pour attirer les investissements étrangers en vue de résorber son déficit énergétique chronique, selon M. Sayon Doumbouya, directeur production-transport d'Electricité Guinée (EDG).
Avec une capacité installée estimée à 200 MW, le pays n'arrive pas à satisfaire les besoins d'électricité de sa population, en proie aux délestages utilisés par EDG comme moyen de distribution par rationnement, en attendant la construction dès janvier d'un barrage hydroélectrique de 240 MW par une entreprise chinoise, selon Doumbouya, présent à Yaoundé à une réunion des opérateurs africains du secteur.
Question : Comment se présente aujourd'hui la production de l'énergie électrique en Guinée ?
Réponse : La production de l'électricité en Guinée est faite de difficultés, tant pour la production elle-même que pour le transport. Mais, avec l'élection du président démocratiquement élu, nous
sommes en train de voir le chemin, en ce sens que nous venons de signer un contrat avec la Chine, la société CWE, pour la construction d'un barrage hydroélectrique sur le fleuve Konkouré qui va
nous donner 240 MW. C'est un projet d'une durée de quatre ans, qui a débuté, puisque les voies d'accès sont là, mais c'est au 1er janvier que les vrais travaux vont commencer.
Q : Quelle est aujourd'hui la capacité installée ?
R : La capacité installée est de 200 MW, elle n'est pas tout à fait opérationnelle, parce que nous avons eu à utiliser du mazout inapproprié qui a mis nos installations en défaut. Donc, nous
sommes en train de reprendre ces groupes thermiques. Les groupes dont nous disposons, eux, fonctionnent, puisque la pluviométrie est abondante quand même chez nous. Mais, leur puissance installée
n'est pas si grande.
Q : Avec cette capacité, quel est le taux d'accès de la population guinéenne à l'électricité ?
R : Le taux au niveau de Conakry du réseau interconnecté est de 55 à 58%, de telle sorte que nous donnons le courant par délestage. Nous donnons à une partie et l'autre partie attend à minuit,
ainsi de suite. Il n'y a pas un programme préétabli.
Q : Quel est ce taux dans le reste du pays ?
R : Dans le reste du pays, le taux est très faible, dans les 15%. Mais, ce taux va s'améliorer en fin d'année, du fait qu'il y a un programme de construction des groupes thermiques dans les
régions électriques qui sera inauguré en fin d'année. Donc, les travaux sont avancés, eux ils seront même mieux alimentés que la capitale. Dans moins d'un mois, ils seront alimentés.
Q : Combien de financements vous faut-il mobiliser pour financer vos projets ?
R : Les nouveaux projets, pour Kaléta nous sommes dans les 500 et quelques millions de dollars. Pour la réalisation thermique, nous sommes dans les 200 et quelques millions. Et pour les régions
électriques, dans les 150 millions de dollars. C'est un projet qui tient à cœur le président de la République. Je pense qu'avec l'accompagnement du gouvernement, la volonté politique, dans très
peu de temps, nous allons sortir de l'obscurité.
Q : Comment comptez-vous mobiliser ces financements ?
R : Nous comptons sur nos propres efforts. Les partenaires ne donnent pas leur argent pour rien. Nous avons les mines et ils sont intéressés par ces mines. C'est un pays potentiellement riche et
rien n'a été exploité. Nous avons la bauxite, le fer, l'uranium... C'est le partenariat gagnant-gagnant, en ce sens que nous n'avons pas de problème de retour d'investissement. Et nous comptons
installer des usines, des fonderies, surtout sur la dorsale de Konkouré, là où les Chinois veulent construire le barrage de 240 MW. Il y a d'autres barrages que nous pouvons construire sur ce
fleuve. Il y a Soapéti, Amaria, Kaléta, mais c'est Kaléta d'abord qui est signé. Chaque jour, nous avons des partenaires qui viennent.
Xinhua
30/11/2011
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