Cinq jours après avoir été saisie par le Conseil de sécurité de l'ONU, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête pour crimes contre l'humanité à l'encontre du colonel Mouammar Kadhafi et de plusieurs hauts responsables libyens.
Le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête pour crimes contre l'humanité en Libye, visant le colonel Mouammar Kadhafi, ses fils et plusieurs hauts responsables libyens.
"Nous souhaitons vous annoncer que le 3 mars 2011 le bureau du procureur a décidé d'ouvrir une enquête pour crimes qui auraient été commis contre l'humanité en Libye depuis le 15 février", a déclaré M. Moreno-Ocampo lors d'une conférence de presse à La Haye.
"Nous avons identifié certains individus qui jouissent d'une autorité de facto", a annoncé M. Moreno-Ocampo en citant "Kadhafi, son cercle rapproché, y compris ses fils".
Le procureur a également cité "le ministre des Affaires étrangères, le chef de la sécurité du régime et du renseignement militaire, le chef de la sécurité personnelle de M. Kadhafi et le chef de l'organisation de la sécurité interne", sans donner de noms.
"Nous voulons saisir cette occasion pour notifier que si les forces dont ils ont le commandement commettent des crimes, ils pourraient être tenus pour responsable pénalement", a poursuivi le procureur.
Le Conseil de sécurité des Nations unies avait samedi, dans une résolution, saisi le procureur de la CPI de la situation en Libye, considérant que "les attaques systématiques" contre la population civile de ce pays "peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité".
Selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme, la répression a fait 6.000 morts, dont 3.000 à Tripoli et 2.000 à Benghazi- un bilan nettement plus important, dans cette dernière ville, que les 220 à 250 morts avancés par des sources hospitalières locales et le CICR.
Par Constance de BONNAVENTURE (vidéo)
Dépêche (texte
France24
Le 04.03.2011
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