La médiation du panel des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) qualifiée par les observateurs de "médiation de la dernière chance " a débuté lundi à Abidjan.
Les chefs d'Etat membres du panel à l'exception du président burkinabé qui n'a pu effectuer le déplacement "pour des raisons de sécurité" sont arrivés en début d'après-midi dans la capitale économique ivoirienne.
Les émissaires mandatés par l'UA se sont rendus en début de soirée au palais présidentiel pour une rencontre avec Laurent Gbagbo.
Ils devront par la suite effectuer le déplacement à l'hôtel du Golf où se trouve retranché Alassane Ouattara en vue de s'entretenir avec celui-ci.
La mission des émissaires de l'UA a cependant débuté dans un contexte de tensions et de violences qui ont secoué divers endroits de la ville d'Abidjan.
Dans le quartier populaire d'Abobo (commune pro-Ouattara), plusieurs groupes de jeunes ont dressé des barricades dans des rues, et des heurts avec les forces de sécurité ont été signalés, sans faire de victime.
En revanche à Treichville, un autre quartier populaire, un jeune homme a trouvé la mort à la suite d'un affrontement avec les forces de l'ordre qui intervenaient pour disperser des manifestants.
Les manifestations de samedi des partisans de Ouattara qui suivaient le mot d'ordre de révolution à l'égyptienne ou à la tunisienne avaient fait au moins trois morts samedi.
Dans le reste de la ville, les activités ont tourné au ralenti, notamment dans le quartier commercial d'Adjamé où la plupart des magasins sont restés fermés.
La peur était également perceptible dans les rangs de certains travailleurs dans le quartier administratif du Plateau où les forces de l'ordre ont intensifié des patrouilles et ont érigé des check points à plusieurs endroits.
Les présidents tanzanien, sud africain, tchadien et mauritanien présents à Abidjan devraient à l'issue de leur médiation prendre des mesures "contraignantes" à chacune des deux parties en conflit.
La Côte d'Ivoire est secouée depuis près de trois mois par une crise post électorale opposant le président sortant Laurent Gbagbo au président élu Alassane Ouattara.
Chacun des deux protagonistes s'est proclamé président de la république et a formé un gouvernement.
Les violences issues de la crise ont fait environ 300 morts depuis la mi-décembre , selon un nouveau bilan établi par l'ONU.
crionline
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