Le calme est revenu à Kinshasa après l'attaque contre la résidence du président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila. Les magasins, les boutiques, les échoppes ont été rouverts à travers la ville de Kinshasa lundi 28 février, le trafic intense sur le Boulevard du 30 juin ainsi que sur les avenues de la commune de la Gombe, malgré la pluie qui s'est abattue sur la ville.
Malgré le climat de tension latent, les habitants de Kinshasa ont montré leur flegme légendaire. Le marché central de Kinshasa ne désemplissait pas. Habitués à gagner leur vie au jour le jour, les kinois ont vite fait tourner la page après la panique de dimanche et ont préféré se concentrer sur leurs activités. Kinshasa a retrouvé son ambiance habituelle de ville des affaires, ville de trafic et des grands embouteillages.
Seules les avenues menant vers la résidence du chef de l'Etat congolais n'ont pas encore retrouvé l'ambiance habituelle. Des éléments de la garde républicaine extrêmement armés, fusils et mitraillettes, lances roquettes, grenades...veillaient au grain.
Visiblement nerveux, les éléments de la garde républicaine ne toléraient pas quelque présence que ce soit dans les environs de la zone rouge qu'ils ont établi dans le périmètre de la résidence du président Joseph Kabila.
Selon des sources concordantes, la résidence de l'Ambassadeur de Suisse en RDC porte encore les stigmates des affrontements de dimanche dernier. Ainsi que des bâtiments situés dans les environs de la résidence présidentielle. Lundi 28 février dans la soirée, le président de la République a tenu la réunion du le Conseil de sécurité et de défense, avec comme point à l'ordre du jour la situation sécuritaire dans le pays, avec en filigrane l'attaque contre la résidence officielle du Chef de l'Etat.
UNE ATTAQUE, DES COUPS FOURRES ?
Dans une déclaration faite lundi dans la soirée, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende a confirmé que le dimanche 27 février 2011, un groupe d'hommes fortement armés ont attaqué la résidence du président Joseph Kabila, dans la commune de la Gombe. L'attaque a fait au total 7 morts et plusieurs blessés.
Selon M. Mende, ces éléments ont été maîtrisés par la garde républicaine et les éléments de FARDC, et certains assaillants arrêtés seront présentés au public bientôt.
"A l'approche des élections, force est de constater que beaucoup de coups fourrés ne sont pas à exclure dans le processus actuel. Et pour ceux qui ont peur des élections tous les moyens sont bons, y compris la voie de la terreur et de la mort pour déstabiliser le pays", a expliqué un membre de la société civile congolaise.
L'on se souvient qu'en mai 2004, un groupe de militaires conduits par le major Eric Lenge, un élément de la garde républicaine, avait tenté d'attaquer la résidence de chef de l'Etat. Cette attaque avait été repoussée par les éléments de la garde présidentielle, après plusieurs heures d'affrontements non loin de la Présidente de la République.
Après une poursuite folle à travers la ville, Eric Lenge et ses lieutenants finiront par semer les éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) mis à leur poursuite avant de disparaître dans la nature. Quelques jours après, les autorités congolaises annonceront l'arrestation du major Eric Lenge et de ses hommes.
Le ministre de la Justice de l'époque annoncera même l'ouverture immanente du procès du major Eric Lenge et ses compagnons. Mais depuis, le procès n'a jamais eu lieu et l'affaire semble avoir été placée dans les oubliettes.
Par Luc Roger Mbala et SHU Shi
Xinhua
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