CONAKRY- Par la voix du Premier ministre Kassory Fofana, le gouvernement a "officiellement" annoncé ce mercredi 29 mai qu’il soutient le projet de nouvelle Constitution, levant ainsi les doutes qui planaient jusque-là quant à la position de l’exécutif sur cette actualité qui pourrit la quiétude dans le pays.
Mais comment les opposants dudit projet réagissent-ils ? Alors que le FNDC annonce un communiqué de réponse dès demain, les Brassards Rouges, l’une des plateformes politiques et sociales qui lutte pour la défense de la Constitution de mai 2010, soutient que cette annonce n’engage que la personne du Premier ministre. Ce mouvement anti troisième mandat dit attendre que le président de la République lui-même se prononce officiellement sur la question avant de déclencher le "sursaut national".
« Le premier ministre n’a pas de mandat vis-à-vis du peuple de Guinée, il a juste bénéficié d’un privilège du Président Alpha Condé. Donc, à nos yeux il ne représente ni la Guinée ni la République, ça n’engage que sa personne et les personnes qui lui ont donné l’aval d’affirmer cela. Comme il dit que certains sont d’accord et que lui-même il est d’accord, mais le problème nous n’avons confié un mandat au premier ministre Kassory mais plutôt au Président Alpha Condé. Donc nous attendons le jour où la personne qui incarne la République dise officiellement qu’il souhaite tripatouiller notre constitution. En ce moment là, les brassards rouges de Guinée et les autres acteurs qui se battent pour la défense de cette constitution vont officiellement déclencher le sursaut national. Ils veulent aller dans une logique de provocation mais nous restons sereins et imperturbables », réagit Lansana Diawara.
Cet acteur de la société civile dit avoir relevé des contradictions dans la communication du premier ministre.
« Quand il dit à la fois qu’il soutient une nouvelle constitution mais au même moment il dit qu’il n’a pas vu le projet de cette nouvelle constitution, cela nous parait très ridicule. Mais nous restons sereins, nous savons que tout ça c’est un pire montage, c’est des provocations mais ce qui reste clair à nos yeux, ça n’engage que sa personne et non le peuple de Guinée (…) Nous attendons que le président lui-même se prononce. Dans ce cas nous allons déclencher un sursaut national. S’il faut arrêter tout le peuple de Guinée, nous sommes prêts ce jour à être arrêté, s’il faut liquider tout le peuple de Guinée ce jour-là, nous sommes prêts à assumer pourvu que les valeurs de ce pays soient respectées quel que soit le prix à payer », a averti le coordinateur des Brassards Rouges.
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com