Masque sur la bouche et téléphone au poing,
c’est la méthode employée par une de nos Observatrices en Guinée pour dire son ras-le-bol des nombreuses décharges à ciel ouvert qui existent dans la capitale Conakry. Elle mène campagne sur les
réseaux sociaux pour sensibiliser ses concitoyens avec parfois un succès inespéré.
La gestion des déchets à Conakry est un casse-tête : la capitale guinéenne ne
compte qu’une seule décharge, située dans sa banlieue, pour une ville d’environ 2 millions d’habitants. En 2016, les autorités
guinéennes avaient mené un vaste plan d’assainissement grâce à un financement de la Banque mondiale pour nettoyer 300 000 m3 de déchets. Des mesures pourtant insuffisantes alors que les habitants
de la capitale génèrent entre 600 et 1 000 tonnes de déchets chaque jour, selon les estimations.
Pour combler ces manques, des initiatives d’ONG ou individuelles existent. La dernière
en date : celle de la blogueuse Fatoumata Chérif. Depuis la fin du mois de décembre, elle arpente la capitale avec son smartphone pour se
photographier et se filmer en mode selfie, et ainsi recenser les détritus qu’elle observe un peu partout dans la ville. Elle poste ensuite les images sur les réseaux sociaux. Elle a lancé cette
initiative dans le cadre de la campagne "FemmeVision2030", dont elle est en charge. Cette campagne est menée notamment par deux ONG, Feped et Wopod, et a pour but de sensibiliser les femmes aux
objectifs du développement durable.
Sur Twitter et Facebook, elle a par exemple épinglé une décharge dans le quartier Kaloum située à quelques mètres d’un hôtel cinq étoiles et de l’hôpital Ignace Deen de Conakry, où sont jetés de très nombreux déchets médicaux.
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