Le président guinéen, le professeur Alpha Condé a fait savoir, mardi 30 août, au cours d’une rencontre avec les imams, à l’occasion de la fête de l’Aid el fitr, qu’il ne veut pas d’une
réconciliation sur fond de vengeance.
Pour le Chef de l’Etat, les Guinéens doivent assumer leur histoire positive et négative. Mais, cela, dit-il, ne doit pas servir de prétexte pour régler des comptes ou attiser des haines. Ajoutant
qu’il ne veut pas d’une réconciliation importée, calquée ou imposée par une quelconque organisation internationale ou des droits de l’homme.
Les Guinéens, selon lui, qui ont un passé glorieux, doivent pouvoir se réconcilier entre eux. Surtout qu’ils ont réussi à tourner la page avec la France colonisatrice. Pourquoi pas entre eux ?
S’interroge-t-il. Il a par ailleurs fustigé tous ces adeptes de la propagande qui passent l’essentiel de leur temps à dépeindre tout en noir en Guinée. Alors qu’il n’y a pas péril en la demeure,
a-t-il regretté.
Pour le Chef de l’Etat, là où les Français, les Américains ou les Allemands ont su dépasser leurs passés douloureux, les Guinéens doivent, eux aussi, pouvoir le faire. Mais, « personne ne dictera
à la Guinée ce qu’elle doit faire. Je dis bien personne. (…) », a poursuivi le locataire du palais Sékhoutouréah.
Plus loin, il a rappelé qu’aucun mort n’est supérieur à un autre. Chaque famille guinéenne, dit-il, directement ou indirectement a subi. Pour lui, l’histoire de la Guinée a connu beaucoup de
visages. Il cite l’avant 1958, le camp Boiro, les événements de 1985, les grèves des années 1990 où des étudiants ont été massacrés, 2006, 2007, 2008. « Un mort dans une famille n’est pas
supérieur à un mort dans une autre famille. (…) Le 28 Septembre 2009 n’est pas la seule page noire de notre histoire… », renchérit-il.
« Chaque peuple doit assumer son histoire. Il n’ya pas d’histoire sans épreuves. Personne ne nous donnera de leçon en Guinée. Le peuple de Guinée est un peuple majeur. Le Guinéen doit pouvoir
compter sur ses propres forces tout en collaborant avec les autres nations du monde. Nous devons également mettre en valeur nos richesses culturelles avec tous nos érudits passés et présents. La
Guinée est un grand pays musulman. Nous ne sommes pas moins musulmans mais nous sommes peut-être moins fanatiques. Nous sommes un pays laïc. Dépassons donc nos différences. Aimons-nous dans nos
différences. Tendons la main à nos voisins… », a conclu le président guinéen qui promet sortir son pays du cercle des "Etats mendiants".
Médiaguinée
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