Présidentielle 2012: Obama accuse ses adversaires de freiner la relance

© AFP Le président américain Barack Obama embarque à bord de l'hélicoptère Marine One à la Maison Blanche, le 15 août 2011
© AFP Nicholas Kamm

CANNON FALLS (Etats-Unis)  Barack Obama, qui a lancé lundi une tournée en autocar à travers trois Etats clés du nord du pays pour redorer son image fragilisée à 15 mois de la présidentielle, a accusé les républicains de jouer un jeu dangereux et de freiner la relance économique.

A bord d'un bus blindé flambant neuf à 1,1 million de dollars, le président américain a entamé sa tournée de trois jours à travers le Minnesota, l'Iowa et son Etat d'adoption, l'Illinois -- trois Etats qu'il avait remportés lors de sa course à la Maison Blanche en 2008.

Pour sa première escale dans le Minnesota, M. Obama a accusé les républicains de bloquer la création d'emplois en défendant des exemptions fiscales pour les milliardaires et défendu sa réforme de la santé adoptée en 2010 que ses adversaires s'emploient à démanteler.

"Certaines personnes au Congrès préféreraient voir leurs opposants perdre plutôt que l'Amérique gagner", a-t-il regretté devant un auditoire de 500 personnes.

"Nous devons lancer un message à Washington pour dire qu'il est temps que ce petit jeu s'arrête. Il est temps de faire passer le pays en premier", a ajouté M. Obama avant de prendre la route pour l'Iowa.

Affaibli par les querelles avec les républicains sur la question de la dette faramineuse du pays, par une économie en berne et un taux de chômage à 9,1%, M. Obama a souhaité lancer cette tournée pour aller à la rencontre des électeurs, a expliqué la Maison Blanche.

"Le président est impatient de sortir de Washington", a commenté son directeur de la communication, Dan Pfeiffer, ajoutant que M. Obama "a hâte de rentrer chez lui dans l'Illinois, mais aussi dans le Minnesota et bien sûr en Iowa, qui a toujours constitué un endroit un peu spécial pour lui".

L'Iowa est en effet l'Etat où Barack Obama est sorti de l'ombre en remportant le premier affrontement entre candidats démocrates contre Hillary Clinton au cours des primaires de 2008.

© AFP Barack Obama serre des mains lors d'un meeting dans le Minnesota le 15 août 2011.
© AFP/Getty Images Joe Raedle

Le gouverneur du Texas Rick Perry, qui s'est officiellement porté candidat ce week-end et semble être un des trois favoris de son parti, était dans l'Iowa lundi où il a lancé à l'adresse du président: "Vous devez libérer de leur fardeau les employeurs de ce pays pour créer des emplois, vous devez vous débarrassez de toute cette réglementation qui étouffe les emplois".

Quant au favori républicain dans les sondages, Mitt Romney, il s'en est pris lundi à la tournée en autocar de son adversaire démocrate. "Lors de sa tournée magique de la misère, il est peu probable que le président parle avec les Américains sans emploi, les entrepreneurs proches de la faillite ou les familles luttant pour survivre dans ce contexte économique", a-t-il dit.

Mais le président s'est lui aussi montré vindicatif à l'égard du camp adverse, reprochant à John Boehner, président de la Chambre des représentants à majorité républicaine, d'avoir saboté les chances d'adopter un vaste plan de réduction des déficits en refusant d'augmenter les impôts pour les plus aisés.

"Il a fait marche arrière parce qu'il s'est dit que nous ne pouvions demander quoi que ce soit aux millionnaires, milliardaires et grandes entreprises pour réduire notre déficit", s'est emporté M. Obama.

S'en prenant ensuite à Mitt Romney, le président s'est dit surpris de voir le candidat républicain critiquer sa réforme de la santé alors qu'il a lui-même introduit un projet de loi similaire lorsqu'il était gouverneur du Massachusetts.

La Maison Blanche a du pain sur la planche pour redorer l'image politique de M. Obama dont la cote de popularité est descendue à 40%, selon un sondage Gallup.

Le président a dû encaisser la décision de l'agence Standard and Poor's d'abaisser la note de dette jusqu'alors impeccable des Etats-Unis. Il avait déjà pris un sérieux coup lors des négociations compliquées avec les républicains sur le relèvement du plafond de la dette, qui ont conduit le pays au bord d'un défaut de paiement.


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