Washington cherche l'aide de l'UA pour régler la crise libyenne

 Les Etats-Unis cherchent l'aide de l'Union africaine (UA) pour régler la crise en Libye, alors que les combats sur le sol libyen ont causé de plus en plus de victimes civiles et commencent à se propager sur la frontière entre la Libye et la Tunisie.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré jeudi que l'Afrique revêtait une "grande importance" pour l'administration Obama et que les Etats-Unis cherchaient à s'attacher le soutien de l'Union africaine sur le dossier libyen.

Mme Clinton a fait ces remarques lors d'une conférence de presse tenue avant sa rencontre avec le président de la commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping.

Elle a affirmé que Washington avait "tout intérêt" à élargir et approfondir les relations "non seulement de façon bilatérale" avec les pays d'Afrique, mais aussi avec l'UA.

"En outre, nous cherchons l'aide de l'Union africaine pour parvenir à une solution politique en Libye", a indiqué Mme Clinton.

Jean Ping se trouve actuellement à Washington pour assister au deuxième dialogue de haut niveau entre les Etats-Unis et l'UA, un rendez-vous qui se tient tous les ans.

Le secrétaire américain à la défense Robert Gates a affirmé jeudi que le président Barack Obama avait approuvé l'utilisation de drones Predator dans la mission militaire en Libye.

Lors d'une conférence de presse, Gates a justifié l'introduction de drones par "la situation humanitaire" en Libye.

L'adjoint du chef d'état-major interarmées américain, James Cartwright, a affirmé à cette occasion que les drones allaient donner une meilleure vision sur le terrain.

Les drones peuvent mener des missions de surveillance et tirer des missiles Hellfire. Ils sont largement utilisés dans la guerre en Afghanistan.

MM. Gates et Cartwright ont aussi souligné qu'il s'agit d'élargissement de la mission en Libye au delà des objectifs originaux.

Bien que les Etats-Unis aient transféré le commandement de la mission à l'OTAN, ils fournissent certaines capacités cruciales dans le conflit.

LE NOMBRE DE VICTIMES CIVILES AUGMENTE

La télévision officielle libyenne a rapporté qu'au cours des 24 dernières heures, 11 civils ont été tués dans les combats et 18 autres blessés. L'opposition a déclaré que les forces armées loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont utilisé des chars et de l'artillerie lourde pour attaquer la ville de Misrata, dans l'est du pays.

La télévision libyenne a rapporté par ailleurs que les frappes aériennes menées par l'OTAN sur la banlieue de Tripoli ont causé sept morts civils.

Les rebelles libyens ont déclaré avoir pris le contrôle du postes-frontière entre la Libye et la Tunisie, proche de Wazzan (Libye) et de Dehiba (Tunisie), obligeant une centaine de soldats pro-Kadhafi à passer côté tunisien, a rapporté jeudi la chaîne de télévision Al-Jazira.

Le poste-frontière est actuellement sous le contrôle total des rebelles libyens, selon l'Al-Jazira.

Le passage constitue un accès important à la ville de Nault, laquelle est actuellement assiégée par les forces de Kadhafi

Les forces fidèles à Kadhafi ont continué jeudi à bombarder la ville de Misrata, provoquant la mort de trois civils, selon les rebelles.

Les rebelles ont indiqué qu'ils avait tendu une embuscade à l'entrée est de Misrata aux troupes de Kadhafi, tuant plus de 100 soldats pro-Kadhafi et capturant 40 autres.

Les combats à Misrata ont fait mercredi plusieurs victimes, dont le photojournaliste britannique Tim Hetherington et le photographe américain Chris Hondros.

Les médecins libyens ont également révélé que sept civils libyens et un médecin ukrainien avaient perdu leur vie dans les combats intenses dans la ville