Le processus enclenché par l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (Afao) dont la dernière activité est le forum de Diaobé, a débouché sur un plan d’action. Cette feuille de route traduit la vision de femmes du Mali, de la Guinée Bissau, de la Guinée Conakry, de la Gambie et du Sénégal qui portent un même combat contre les tracasseries policières et douanières qui entravent la libre circulation des personnes et des biens. Les conséquences du phénomène impacteraient gravement le commerce transfrontalier dominé par les femmes.
Selon Mor Sène, consultant de l’Afao dans son projet intitulé «Les Femmes face au protocole sur la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao», le plan d’action repose sur la synthèse des recommandations issues des différents acteurs qui ont contribué aux différentes activités du projet. « Le plan d’action qui renferme les actions à entreprendre se décline en quatre axes stratégiques dont le premier point est une information et une communication sur le processus ». Ce qui, à son avis, nécessite un élargissement parce que le commerce transfrontalier ne se limite pas à Diaobé car, il y a l’axe Tambacounda et celui de Farafenni vers la Gambie. Le consultant de préciser que cette partie interpelle un ensemble d’activités identifiées et des résultats attendus, des échéances imaginées et les structures exécutantes, entre autres aspects.
Le deuxième axe porte sur la formation et le renforcement de capacités en matière de réglementation douanière, des attributions des différents corps de sécurité. A cela s’ajoute l’axe de la réalisation des infrastructures prévues pour accompagner le processus, travaillant à équiper les zones de frontière. « Si les femmes acceptent n’importe quelle compromission au niveau des frontières c’est parce qu’il n’y a pas de centre d’accueil où elles peuvent avoir le temps de s’organiser. Un centre d’accueil leur permettrait de se reposer et de bien garder leurs bagages ». C’est ainsi que dans le plan d’action, l’Afao a prévu la construction d’un centre d’accueil et de transition pour les femmes exerçant au niveau transfrontalier. A cela s’ajoute un certain nombre de commodités à installer au niveau des marchés, à savoir l’élargissement, la construction de cantines…
Dans le même plan d’action, figure un axe de plaidoyer et d’influence sur les politiques communautaires et nationales en matière de libre circulation des personnes et des biens. Selon M. Sène, «
cette partie s’intéresse aux femmes, aux services de sécurité, ceux de la douane, et aux autorités de manière générale pour aider à l’effectivité de la libre circulation des personnes et
des biens ». Il s’y ajoute l’axe concernant l’appui au développement des activités économiques et commerciales. « Nous pensons qu’il faut organiser les femmes, les accompagner et les soutenir
parce que souvent, les moyens financiers font défaut et il est bon de développer un axe qui puisse leur permettre de mettre en cohérence tout cela, en leur donnant des possibilités de développer
leurs activités génératrices de revenus.
Cela pourrait se faire à travers des bureaux de conseil qui véhiculent les informations sur la nature et le niveau des prix dans différents pays. Ce qui leur permettrait, en se déplaçant, de
connaitre le niveau des prix. Cette option a tendance à faire réduire les spéculations sur le marché ». Le consultant renseigne en outre que « les activités du plan d’action seront par la suite
chiffrées en termes de moyens et de coûts humains et matériels. Ce qui permettra de définir clairement la faisabilité du projet ».
COUP DE GUEULE
19 postes de contrôles de Diaobé à Dakar
Les tracasseries relevées sur la route sont jugées « inacceptables ».
La délégation de l’Afao qui s’était rendue à Diaobé pour les besoins du forum, en a vu de toutes les couleurs. « Nous avons été arrêtés pas moins de 19 fois sur la route en revenant parce que
nous n’avions pas de banderole et nous évoluons en situation réelle ». Las des multiples arrêts, « nous étions tous fatigués sur la route du retour. On nous arrête souvent pour les mêmes
opérations », témoigne un des membres de la délégation.
A l’entrée de Kaolack, a-t-il poursuivi, « en venant de kaffrine, on nous arrête pour un contrôle de routine (permis, vignette…) En sortant, on nous arrête dans la même ville pour le même
contrôle. Aucune cohérence.
A Fatick, on nous arrête du fait simplement qu’une personne non assermentée a fait savoir au policier que notre véhicule a un problème de maraudage. C’est sur cette base que l’homme de tenue nous
a arrêtés pour nous verbaliser. Je crois que tout ça énerve et il faut que les gens se rendent compte que ces types d’actions entachent les activités économiques et les efforts de relance de la
promotion de la femme. Mais sur le plan tout simplement humain, je crois qu’il faut alléger les systèmes de contrôle ».
Sudonline
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