Chers amis (es), frères et sœurs,
Cela fait bientôt six mois qu’Alpha Condé est le nouvel homme fort de notre jeune République, la Guinée. Son élection est un signe d’espoir pour l’Afrique toute entière car elle résume la victoire du peuple de Guinée mais aussi la victoire d’une vision, d’un engagement bref d’un combat pour une Guinée prospère, démocratique et avec elle d’une Afrique unifiée.
En effet ce retour de la Guinée dans le concert des nations est un signe d’une démocratie naissante où le désir d’une vie meilleure est de plus en plus grand.
Conditions et combat des femmes et des jeunes sous la Première et la Deuxième Républiques …
De cette victoire, il est à retenir la forte implication, mobilisation des femmes et de la jeunesse pendant la campagne présidentielle. Comme le dit le Président Alpha Condé lui-même, ces deux acteurs sont l’épine dorsale de la société Guinéenne dans ce sens que la femme reste le socle de la vie sociétale en Afrique et que la jeunesse demeure le fer de lance de tout développement économique.
De l’indépendance à nos jours, la Guinée a évolué en dent de scie. Deux présidents ont réellement marqué l’histoire de notre pays : pour la Première République, Ahmed Sékou Touré (AST), et pour la seconde, le Général Lansana Conté.
La 1ère République fut marquée par l’indépendance politique et économique. Dans cet élan, tous les acteurs qui ont eu à écrire sur cette période magnifient le rôle qu’ont eu à jouer les femmes et les jeunes dans cette conquête d’indépendance.
La première République qui durera 26 ans, a été marquée par l’Etat providence, l’Etat puissant prêt à tout faire. Les conséquences de cette forte implication de l’Etat sont encore perceptibles dans la mémoire collective.
Dans son livre d’entretien « Ce que je veux pour la Guinée » avec Jean Bothorel (pages 17-18) Alpha CONDE déclare : « Après le vote de la « loi Defferre », un certain nombre d’organisations Africaines s’élevèrent pour réclamer l’indépendance immédiate. Ce furent d’abord les étudiants qui se mobilisèrent ». C’est dire, qu’à cette époque la mobilisation des jeunes fut un élément déclencheur du processus d’indépendance de l’Afrique en générale et particulièrement de notre cher pays, la Guinée.
Certes le régime du président Sékou Touré fut entaché de sang. Cependant, il est à signaler à son actif que son programme d’action de développement mettait en avant l’émancipation des femmes et des jeunes tant sur le plan intellectuel que culturel. Je veux dire ici que le président Sékou Touré a fait du tort à beaucoup de familles Guinéennes mais il a aussi donné la possibilité aux guinéens d’apprendre, de travailler et surtout de mettre au dessus de tout intérêt, la Guinée. Pendant son règne, le fils de l’artisan, de l’agriculteur, du paysan avait les mêmes chances que le fils d’un haut cadre de l’administration publique.
Malgré les facettes sombres de la 1ère République, force est de reconnaître que le président Sékou Touré a propulsé la femme et la jeunesse guinéenne vers le travail, le patriotisme bref vers le goût de la réussite.
L’arrivée du Comité Militaire de Redressement National (CMRN) le 3 avril 1984 avec à sa tête Lansana Conté et quelques compagnons de route tels Facinet Touré, Jean Traoré, Diarra Traoré, etc. marque le début de la 2ème République. Ce groupe d’officier inconnu du grand public s’est révélé au grand jour le 03 avril 1984.
Cette période fut marquée par une libéralisation sauvage du marché, une économie mal gérée d’une part et une forte apologie du marché d’autre part. Le tout sur fond d’ignorance totale des règles de base du libéralisme économique.
Dans les années 90, on assiste à la mise en place des programmes d’ajustement structurel(PAS) dont les conséquences plombent le pays dans une hémorragie terrifiante. Tous les secteurs de l’administration guinéenne sont touchés débouchant à une hausse exponentielle du chômage, une inflation galopante, mettant tous les indicateurs macro-économiques au rouge.
Du régime de Lansana Conté on retiendra surtout la mauvaise gestion du système scolaire guinéen hypothéquant l’avenir de toute une génération. La Guinée est le seul pays où on peut être diplômé sans avoir mis les pieds dans une université ou un institut du pays. Cela est un acte impardonnable !!!
C’est aussi en cela la grande différence entre les deux régimes cités plus haut : le premier s’est toujours battu pour donner la chance à tout guinéen quelque soit sa classe sociale de réussir sur le plan scolaire et le second a entrainé le pays dans un système éducatif chaotique tout en compromettant l’avenir des milliers de jeunes aspirant à gouverner un jour.
Pire encore, le régime Lansana Conté a favorisé la culture de la corruption, du népotisme, du copinage, de la médiocrité bref du moindre effort dans toutes les couches sociales de la Guinée. Ce mal est tellement profond que des milliers de femmes et de jeunes aujourd’hui évoluant dans la diaspora guinéenne à travers le monde se voient contraint d’abandonner leur cycle universitaire pour manque de niveau. Et cela est inacceptable à l’heure de la mondialisation où le combat de l’avenir est celui des idées, du pragmatisme.
Il est à noter que malgré les situations difficiles en Guinée, des femmes et des jeunes ont su se battre pour faire valoir leur droit tant en matière de liberté d’expression que de quête de culture.
Mes pensées vont d’une part, à toutes celles et tous ceux qui sont tombés pendant des grèves estudiantines et dont le seul tort fut de demander une meilleure condition de vie, d’autre part aux personnes qui ont été purement et simplement licenciés du système éducatif guinéen. Parmi ces derniers, je me souviens encore de Félix Lamah, Salématou Soumah, Thierno Ousmane Sow, Mamadouba Soumah alias Trésor .Tous anciens étudiants de l’université de Kankan. En effet, je pense que l’Etat devrait se pencher sur leur situation afin qu’ils soient réhabilité dans leur droit. Nul ne doit être licencié dans une école, université Guinéenne pour avoir demandé l’amélioration des conditions de vie des étudiants.
Malgré certaines facettes indescriptibles du régime de Lansana Conté, il est à reconnaître que c’est pendant son règne que le pays a connu le libéralisme économique et le libéralisme politique qui s’est traduit par le multipartisme intégral.
Du règne du président Conté, je retiens également son souci de faire de la Guinée un havre de paix dans une région ouest africaine instable, dominée par les guerres civiles. Les filles et fils de la guinée ont l’obligation morale de préserver cet acquis.
La transition amorcée en décembre 2008 avec le Capitaine Dadis et achevée avec le Général Sékouba Konaté fut une parenthèse tumultueuse qui permit tout de même l’exhumation des maux majeurs de la Deuxième République et l’organisation des élections présidentielles.
L’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé marque un tournant décisif pour les femmes et la jeunesse guinéenne. Deux raisons expliquent cela: tout son combat (politique, syndical et estudiantin) est un exemple pour la jeunesse ; sa rigueur, une marque dont chaque guinéen doit s’imprégner pour ériger une nation plus forte.
Dans la récente histoire politique de l’Afrique, Alpha Condé ne passe pas inaperçu car en lui se résume le combat d’un homme, d’une passion (la Guinée), d’un désir : faire de la Guinée un pays phare en Afrique. Et c’est en cela que toutes les classes sociales Guinéennes devront s’inscrire dans son programme de développement afin d’ériger une nation où chacun trouvera son bonheur, où une harmonie entre modernité et tradition prendront place.
Alpha Condé, un repère pour la jeunesse...
Je pense que l’un des problèmes de la jeunesse Africaine est le manque de référence politique. Beaucoup de jeunes sont en déperdition totale parce qu’ils n’ont pas, ou manquent de références. Or, une jeunesse sans référence est une jeunesse manipulable donc un pays sans avenir.
A noter que l’engagement politique des jeunes Européens et Américains se trouvent dans cette notion de référence car elle permet à ses jeunes de s’identifier à un héros, à une personnalité marquante de leur pays. C’est en cela que le combat d’Alpha Condé doit inciter la jeunesse à l’action, au travail mais surtout à l’esprit d’initiative, à la créativité.
Pendant l’investiture du président Nicolas Sarkozy comme candidat de l’UMP pour l’élection présidentielle de 2007 , il disait : « À cet instant où pour moi tout change, je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui m'ont fait rêver d'une autre destinée, d'une vie plus grande, d'un avenir plus passionnant. Ils ont été pour moi une source de réflexion, d'espérance, et même parfois de confiance (…) Je veux rendre hommage à Jacques Chaban-Delmas, général de la résistance à 29 ans, au rêve si beau, si prémonitoire, de la Nouvelle Société ». C’est dire que l’engagement politique des femmes et de la jeunesse actuelle passent tout d’abord par l’exemplarité des femmes et des hommes politiques de notre pays. Et c’est en cela que le soutien des femmes et des jeunes pendant ce quinquennat au président Alpha Condé doit être constant et responsable.
De tous les commentaires sur Alpha Condé, celui qui revient le plus souvent est cette notion de pugnacité, et de rigueur. Hélas, ces notions sont inexistantes chez certains de nos compatriotes.
En effet, le combat d’Alpha Condé contre le régime de Sékou Touré et son non compromis avec le régime de Lansana Conté sont autant d’exemples qui méritent notre engagement pour sa cause.
A peine investi, il fait face à d’énormes dossiers : la corruption, le copinage, l’adduction d’eau et d’électricité, etc. En quelques mois de présidence, des actes nobles ont été posé tels que: l’unicité des caisses publiques, ce qui permet d’enrayer une grande partie de la corruption, le faramineux contrat signé avec le géant Rio Tinto, la mise en place du nouveau code minier, le bitumage de certaines villes, l’implication de l’armée au projet de développement, la récupération des domaines de l’Etat, les réformes des forces de sécurité, de la justice, de l’administration, le paiement des arriérés du pays au titre des cotisations dans les Organisations sous – régionales, régionales et internationales etc.
Vue l’immensité des tâches, et l’attente des Guinéens, ces actes sont appréciables à leur juste valeur. Le président Alpha Condé ne réussira qu’avec l’aide des filles et fils de la Guinée.
La jeunesse Guinéenne a connue tous les maux du système Conté et avec Alpha Condé nous avons l’obligation morale de réussir ensemble car sa défaite serait un gâchis monumental pour notre beau pays.
Chaque Guinéen a sa place dans le « véhicule Guinée » dont le Président Alpha Condé en est le chauffeur …
Il l’a dit lui-même : « La Guinée est comme un véhicule à 4 roues ». Chaque roue symbolisant une région naturelle, il va sans dire que toutes les roues se valent. Cette logique explique le choix du Président Professeur dans ses nominations. En effet, des différentes nominations, on constate le retour de certains cadres qui ont un passé de gestionnaire douteux et mal sain. Malgré cela, je pense que nous devrions aider le président à faire du guinéen un « Homme nouveau ». Faire du neuf avec les anciens n’est peut être pas la bonne méthode mais c’est une manière aussi de dire qu’on aborde l’avenir avec une nouvelle culture de travail, de gestion où chacun devrait mettre sa compétence pour le rayonnement de la Guinée.
Avec le président Alpha Condé, faisons en sorte qu’une nouvelle jeunesse en phase avec le monde actuel puisse émerger. Bref qu’un nouveau guinéen en harmonie avec la nouvelle Guinée puisse naître. Le président Alpha Condé aime répéter qu’il a « hérité d’un pays et non un Etat ». Aidons-le à bâtir la Guinée de nos rêves communs.
Quoiqu’il arrive, la flamme de l’espérance ne doit jamais s’éteindre dans le cœur des filles et fils de la Guinée car nous sommes appelés à un destin commun !!!!
Mamoudou MARA
mamoudoumara@hotmail.com
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