Arrivée le 20 mars 2011à Limassol d'AWACS britanniques © AFP Andreas Lazarou |
TRIPOLI (AFP) - Les bombardements intenses lancés samedi par les forces de la coalition internationale contre les forces du leader libyen Mouammar Kadhafi, qui a menacé de riposter contre tout
objectif civil ou militaire en Méditerranée, ont cessé dimanche matin.
Plus de 90 personnes ont été tuées dans les combats qui ont éclaté vendredi soir et samedi pendant l'offensive des forces pro-Kadhafi contre les insurgés dans Benghazi, bastion des rebelles dans
l'est libyen, selon des sources hospitalières et des journalistes de l'AFP.
Au lever du jour, les bombardements avaient cessé dans Tripoli et ses alentours, a constaté un journaliste de l'AFP. Dans Benghazi, le bastion des rebelles dans l'est de la Libye, les
bombardements avaient également cessé et la deuxième ville du pays était calme, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des habitants ayant fui la ville samedi commençaient à revenir.
Les magasins restaient fermés mais de petits vendeurs installés sur les trottoirs proposaient fruits et légumes.
Photo fournie le 19 mars 2011 par la Marine américaine d'un tir de missile depuis le USS Barry © AFP Icef Roderick Eubanks |
Après des semaines d'hésitations, un mandat de l'ONU et un appui arabe, la coalition avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est passée samedi à l'offensive en bombardant
par air et par mer des objectifs militaires libyens pour tenter de stopper la répression de la révolte lancée le 15 février contre le régime du colonel Kadhafi.
L'intervention militaire était souhaitée par l'opposition libyenne, surtout depuis la prise de contrôle ces derniers jours par les forces gouvernementales de plusieurs bastions rebelles à coups
d'attaques aériennes et de roquettes.
Washington et Londres ont lancé plus de 110 missiles de croisière Tomahawk à partir de navires et sous-marins à partir de samedi à 19H00 GMT contre plus de 20 objectifs, dont des systèmes de
défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte méditerranéenne.
Les dirigeants américains, européens et arabes posent après le sommet de l'Elysée sur la Libye, le 19 mars 2011 © AFP Lionel Bonaventure |
L'intervention, coordonnée d'un QG américain à Stuttgart (Allemagne) et appelée par le Pentagone "Odyssey Dawn", a débuté par une frappe aérienne française contre un véhicule des forces
pro-Kadhafi à 16H45 GMT, le premier tir après le feu vert jeudi de l'ONU au recours à la force pour protéger la population civile.
Des chasseurs bombardiers britanniques Tornado ont également participé aux raids tirant des missiles de croisière Stormshadow.
Dimanche vers 00H30 GMT, un bombardement aérien a visé Tripoli et la défense anti-aérienne déployée dans la capitale, notamment dans la résidence-caserne du dirigeant libyen à Bab al-Aziziya, est
entrée en action, selon un journaliste de l'AFP.
Un avion a survolé le secteur mais aucune indication n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur les cibles visées. Les tirs, entendus pendant environ 40 mn, ont été intenses pendant un quart d'heure
puis plus sporadiques, avant de cesser à l'aube.
Auparavant, les autorités libyennes avaient fait état "d'objectifs civils et militaires" touchés et de "graves dégâts matériels" à Misrata, à l'est de Tripoli, ainsi qu'à Zouara (ouest), Syrte
(est), la ville natale de Kadhafi, et Benghazi, bastion rebelle dans l'Est.
Dans un court enregistrement sonore diffusé par la télévision officielle après le début des opérations, le numéro un libyen a déclaré que la mer Méditerranée était devenue un "champ de bataille"
et affirmé que les "dépôts d'armes" étaient ouverts pour défendre la Libye. Il a juré de s'attaquer à "tout objectif civil ou militaire" en Méditerranée. "Les intérêts des pays ayant participé à
l'agression seront en danger", a-t-il prévenu.
L'équipage d'un remorqueur italien, composé de huit Italiens, deux Indiens et un Ukrainien, est retenu depuis samedi dans le port de Tripoli par des hommes armés, alors que le navire était en
train de débarquer à Tripoli des travailleurs libyens, a indiqué dimanche l'agence Ansa.
Un rebelle le 19 mars 2011 à Benghazi © AFP Patrick Baz |
L'opération internationale a été en revanche saluée par des tirs de joie et des coups de klaxon à Al-Marj, à une centaine de km au nord-est de Benghazi, épicentre de l'insurrection à un millier
de km à l'est de Tripoli.
"L'usage de la force n'était pas l'option qui avait notre préférence", a déclaré le président américain Barack Obama. "Mais nous ne pouvons pas rester les bras ballants quand un tyran dit à son
peuple qu'il sera sans pitié".
Néanmoins, M. Obama a annoncé avoir autorisé "une action militaire limitée en Libye" réaffirmant que les Etats-Unis ne déploieraient pas de troupes au sol.
La Russie et la Chine, qui s'étaient abstenues lors du vote de la résolution à l'ONU, ont regretté l'intervention, le Japon apportant en revanche son soutien à l'attaque. Le comité de l'Union
africaine sur la Libye a appelé à "la cessation immédiate des hostilités".
La résolution 1973 de l'ONU exige l'arrêt complet des attaques contre des civils, impose une zone d'exclusion aérienne en Libye et permet des frappes pour contraindre les pro-Kadhafi à cesser la
répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300.000 personnes à fuir le pays depuis le 15 février.
Mais le régime libyen la considère comme "nulle" après les frappes occidentales, estimant avoir de nouveau "le droit d'utiliser son aviation civile et militaire pour se défendre". Il a réclamé
une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Alors que l'opération militaire semblait imminente samedi, les forces de M. Kadhafi avaient attaqué Benghazi dès l'aube. Elles avaient tiré à l'arme lourde contre des quartiers résidentiels,
selon des témoins.
La Croix rouge internationale a mis en garde contre les risques encourus par les civils, et appelé toutes les parties à se conformer rigoureusement au droit international humanitaire.
Enfin, la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira a affirmé que quatre de ses journalistes, dont un Norvégien et un Britannique, étaient détenus par les autorités à Tripoli.
AFP
Départ d'un avion américain C17 le 20 mars 2011 © AFP Giuseppe Cacace |
l12H57 - LES PRO-KADHAFI N'AVANCENT PLUS - C'est ce qu'e vient de déclarer à la télévisions ABC, le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen. Les forces fidèles au dirigeant libyen "ont
stoppé leur avance" sur Benghazi après les frappes aériennes de forces occidentales.
12h53 - Chars détruits - Des journalistes de l'AFP et des rebelles rapportent que des dizaines de véhicules militaires des forces de Kadhafi, dont des chars, ont été détruits ce matin par des
frappes aériennes à l'ouest de Benghazi.
12H34 - Craintes - La presse tunisienne est assez critique. Le journal Achourouk parle d'"une menace pour la région, qui risque de la transformer en zone de tension". Essabah estime que
l'opération "suscite beaucoup de craintes et peut rappeler ce qui s'est passé en Irak il y a huit ans".
12H15 - Pape - Le pape Benoît XVI lance "un appel pressant aux responsables politiques et militaires" afin qu'ils assurent "la sécurité des citoyens et garantissent l'accès aux secours
humanitaires".
11H58 - Italie - La participation de l'Italie, qui a offert ses bases aériennes dans le cadre des opérations en Libye, crée de fortes tensions dans le gouvernement de Silvio Berlusconi, indique
la presse italienne dominicale.
11H54 - Avions émiratis - Au lendemain de leur participation au sommet de Paris, les Emirats arabes unis envoient des avions pour participer à l'opération "Aube de l'Odyssée". Ces avions sont
attendus dans la jourée à la base aérienne de Decimomannu, en Sardaigne.
11H50 - Charles-de-Gaulle - Le porte-avions doit quitter Toulon à 13H00 et mettre le cap sur la Libye pour participer aux opérations aériennes contre les forces de Kadhafi. La traversée devrait
durer de 36 à 48 heures.
11H36 - Bombes - Trois bombardiers furtifs B-2 américains ont largué 40 bombes contre une importante base aérienne libyenne, rapporte la télévision CBS News.
Image diffusée le 20 mars 2011 par la télévision libyenne d'une sculpture représentant un avion boryé par une main © AFP |
11H18 - PLUS DE 90 TUES A BENGHAZI. C'est le bilan donné par les sources hospitalières et des journalistes de l'AFP, des combats qui ont éclaté pendant l'offensive des forces pro-Kadhafi contre
les insurgés.
11H11 - Blindés détruits - Paris indique que les opérations aériennes des forces françaises se poursuivent au-dessus du territoire libyen. Plusieurs blindés des forces pro-Kadhafi ont déjà été
détruits par des avions de chasse Rafale et Mirage 2000.
11H05 - "Longue guerre" - "Nous sommes les victorieux, vous êtes les vaincus": Dans un message sonore diffusé sur la télévision officielle Kadhafi prédit une "longue guerre", affirmant que "tout
le peuple libyen porte des armes" et qu'il va "vaincre".
EN DIRECT - La coalition internationale a bombardé par air et mer la Libye, dont la capitale Tripoli, aujourd'hui avant l'aube. Mouammar Kadhafi est menaçant jurant de transformer la Méditerranée
en "champ de bataille".
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