Des militaires mutins ont blessé Simon Compaoré, le maire de Ougadougou et numéro trois du parti présidentiel burkinabè, dans la nuit de mardi à mercredi.
Pour la première fois depuis le début de leur mutinerie il y a une semaine, les militaires burkinabè s’en sont pris à un responsable politique. Lors d’une nouvelle sortie de soldats tirant en l’air et pillant dans la capitale du Burkina Faso, la nuit de mardi à mercredi, des hommes ont attaqué le maire de Ouagadougou Simon Compaoré.
« Le domicile du maire est complètement saccagé, il a été blessé. Il est en train de faire des examens dans une clinique », a indiqué un membre de son entourage. Cette source a précisé que les auteurs de l’agression étaient des militaires mécontents sortis du camp Sangoulé Lamizana, situé à l’est de Ouagadougou.
Simon Compaoré est aussi secrétaire général (numéro trois) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti du président Blaise Compaoré.
Colère des militaires
Selon les constatations du correspondant de l’AFP à Ouagadougou, le domicile du chef d'état-major des forces armées Dominique Djindjéré a également été pris pour cible par les soldats en colère.
Des militaires de la garnison de Gaoua, localité située à 395 km au sud-ouest de Ouagadougou, ont également tiré en l'air « toute la nuit » de mardi à mercredi, selon des sources concordantes. Les tirs ont cessé en milieu de matinée.
« Ils n'ont rien cassé dans la ville, ils se sont répartis dans les quartiers et ont tiré en l'air toute la nuit. Ils n'ont pas pillé, je n'ai rien constaté de tel au marché » de Gaoua, a indiqué un habitant.
Il y a tout juste une semaine, des militaires étaient déjà sortis de deux camps de la capitale, armes à la main, tirant en l’air et pillant. D’après des sources militaires, ils protestaient contre la condamnation judiciaire de leurs camarades pour des violences sur un civil.
La mutinerie s’était étendue à la ville de Fada N'Gourma, dans l’est du pays lundi, apparemment pour des raisons similaires. Des militaires avaient tiré une roquette contre le palais de justice de la ville, laissant un trou béant dans un de ses murs.
Les soldats condamnés à des peines de prison ferme à Ouagadougou avaient finalement été libérés, mais cette décision n’a visiblement pas été de nature à apaiser l’inquiétante agitation des militaires.
JA
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