A Monsieur Juan Gomez de Radio France Internationale (RFI),
La Guinée ne cherche pas à être assistée, mais à promouvoir la coopération internationale sur des bases nouvelles assainies.
Monsieur Gomez,
C’est avec beaucoup d’attention que j’ai suivi ce lundi 14 mai 2012, à partir de 10h40 (heure de Paris), votre émission qui a duré à peine 20 minutes : appels sur l’actualité, avec pour thème :
« Pour justifier le nouveau report des élections législatives en Guinée, le Président Alpha Condé invoque des problèmes techniques ; Mais l’opposition y voit une volonté de ne pas organiser des élections apaisées et transparentes !
Comprenez-vous les soupçons des opposants ? Comment sortir de l’impasse ? »
C’est sans surprise que je vous ai entendu insister sur deux aspects :
1) Depuis 2002, la Guinée n’avait pas organisé les élections législatives !
Et je vous interpelle sur ce premier point à savoir en quoi le pouvoir en place, depuis seulement 15 mois, est-il responsable de cette situation ?
2) Ensuite, qu’est-ce qui vous fonde à affirmer que la Guinée, mon beau pays, ne bénéficierait pas de l’aide au développement de l’Union Européenne, tant que les élections législatives ne seraient pas organisées ? Seriez-vous partialement dans une confidence particulière, voire en complicité avec une partie, au point d’en savoir beaucoup plus que les acteurs du terrain ?
3) Dans quel pays, une opposition démocratique, peut-elle (tout en persistant à nier les résultats de l’élection présidentielle), user de mauvaises fois et de toutes sortes d’artifices, pour retarder les législatives tant qu’elle en redoute les issues défavorables, qui la priveraient ainsi de saboter et de bloquer en assemblée, les mesures du nouveau Président plébiscité en Novembre 2010 ? En effet, l’opposition radicale en Guinée cherche uniquement à pourrir la situation pour faire échouer le Président Condé en l’empêchant d’appliquer le programme pour lequel le peuple l’avait élu.
Le 6 mai 2012, les Français ont élu le socialiste François Hollande et auparavant, sa formation politique détenait déjà la majorité au sénat, 177 sur 348 depuis septembre 2011, avec à sa tête un socialiste, M. BEL Jean-Pierre ! Pourtant, ce parti est déjà en campagne avec pour slogan d’avoir la majorité à l’assemblée nationale, pour le changement lors des élections législatives au mois de juin 2012, ce qui ne devrait choquer personne ! Pourquoi cela serait-il possible en France et contesté ailleurs, comme c’est le cas pour le parti au pouvoir guinéen qui aspire légitimement à avoir la majorité par les urnes bien entendu ?
Monsieur Gomez,
Pourquoi votre radio n’avait pas à certaines époques, dénoncé l’absence d’élections ?
De plus, je vous défie de citer un seul exemple de pays au monde, que seule l’aide étrangère a permis de développer ! Un pays se développe en mettant en place des politiques nationales, avec une bonne gouvernance et en réduisant la dépendance économique extérieure mais en développant la coopération internationale sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant.
La politique du pouvoir actuel est de développer dans un premier temps le secteur agricole, pour non seulement assurer l’autosuffisance alimentaire de tout le peuple guinéen, mais également à court terme, de dégager un surplus qui sera destiné à développer le secteur industriel, et le sectaire tertiaire (donc le commerce international), par le commerce de matières et de produits finis, comme ce fut le cas à la fin du 17ème siècle, en Angleterre qui était passée de l’économie de subsistance à l’économie de marché.
La mondialisation de l’économie fait que si les pays non développés ont intérêt à vendre leurs matières premières, les pays développés ont, quant à eux, intérêt à les acheter, stimulant l’interdépendance entre les nations.
L’autre démarche du pourvoir actuel, est de chercher à faire alléger par la banque mondiale et le fonds monétaire international, la dette guinéenne à travers l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) ; Cette dette qui s’élève à trois milliards deux cents millions de dollars (3 200 000 000 $ US) est l’héritage de certains membres du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et de l’ADP auquel les autorités en place font face en plus de satisfaire les besoins fondamentaux des populations.
Il faut donc vraiment être de mauvaise foi, pour ne pas reconnaître les efforts consentis par le Président démocratiquement élu, le Pr Alpha Condé, bien que certaines choses restent à renforcer comme la lutte contre l’impunité et le déficit de communication pour valoriser tout ce qui est entrepris ; Ceux qui s’invitent dans le débat guinéen devraient tenir compte des actifs du Président et de tous les responsables du gouvernement pour un vrai bilan en si peu de temps, malgré les pesanteurs de l’opposition :
1. la réussite de la campagne agricole 2011 et 2012 est en cours ;
2. l’électrification en cours sur toute l’étendue du territoire qui fera bientôt du manque d’électricité, un mauvais souvenir ;
3. l’adoption d’un nouveau code minier ;
4. l’élaboration d’un plan quinquennal basé sur la participation de toutes les catégories sociales guinéennes ;
5. l’approvisionnement de nos structures sanitaires comme celles de Labé en matériel sanitaire ;
6. l’unification de la caisse ;
7. la lutte contre l’inflation qui est actuellement de 17%
8. l’approvisionnement des populations en eau potable dans tout le pays par de nouveaux forages, et la réparation de ceux qui sont hors service par les vandalismes et les vols des pompes ;
9. la liberté de la presse privée dont d’ailleurs la plus part ne respecte pas la déontologie ni l’éthique du métier, et qui bafoue les droits, y compris ceux de l’Homme. Etc.
Cher Monsieur,
Je donne mon point de vue sur le thème de ce lundi, 14.05.2012, dans l’émission ‘’appels sur l’actualité.’’
Les soupçons des opposants guinéens relatifs au report de la date du 8 juillet 2012, initialement prévue pour la tenue des élections législatives, ne sont pas fondés, étant donné que le président de la République de Guinée, le Pr Alpha Condé a expliqué le vendredi 27 avril 2012, au soir par le canal de la radio télévision guinéenne (RTG) à l’opinion nationale et internationale, qu’il ne convoquerait le corps électoral comme le prévoit la constitution du pays que 70 jours avant la date fixée pour l’organisation de l’élection législative car il estimait que toutes les conditions pour la tenue d’un scrutin crédible et transparent n’étaient pas réunies. Il a même précisé que le programme des nations unies pour le développement (PNUD) n’avait pas encore rendu le fichier électoral à la commission électorale nationale indépendante (CENI) chargée d’organiser les élections en Guinée et qu’il voulait s’assurer que la migration des données du logiciel de la SAGEM (qui avait servi à l’élection présidentielle), vers le logiciel sud africain acheté par la Guinée soit faite avec succès.
De son côté, le président de la CENI Lounseny Camara a demandé aux partis politiques désireux de participer à l’élection législative, d’envoyer leurs représentants observer toutes les étapes du processus électoral. Aucun des partis qui veulent prendre notre pays en otage n’a daigné envoyer des représentants.
Sur quels éléments se fondent-ils pour parler d’opacité des activités de la céni ?
Je conseille donc votre radio, à être neutre et impartiale :
Certains de vos personnels, en effet, ne sont jamais impartiaux dans le traitement de l’information relative à mon beau pays, offrant ainsi équitablement l’opportunité à toutes les sensibilités de donner leurs points de vue ;
La complicité de votre correspondant local, Mouctar Bah, est manifeste car, il se sert tous les jours de RFI pour favoriser un parti politique sur lequel aucun guinéen averti n’a plus de doute qu’il s’appuie sur une ethnie qu’il instrumentalise ! C’est une situation honteuse pour RFI.
J’illustre mon propos par le fait qu’en 2011, Mouctar bah se soit de façon flagrante servi d’un différend qui avait opposé éleveurs et exploitants agricoles à Beyla, dans le sud de la Guinée, entraînant la mort de 29 animaux, pour affirmer sur rfi que les ressortissants de Beyla avaient attaqué les peulh éleveurs en abattant 2500 de leur bétail.
Le rôle des médias, en plus de donner des informations crédibles, est d’éduquer, sensibiliser et non d’opposer les frères et sœurs que nous sommes, puisque la Guinée est une famille !
Ce pays est notre dénominateur commun, aucune ethnie n’a la suprématie sur les autres ; Nous sommes tous égaux.
Les journalistes doivent prendre en compte les réalités du terrain dans la gestion de l’information des pays africains à cause de la diversité culturelle et du niveau de développement par rapport aux pays du nord.
En tant que citoyenne non partisane, je souhaite le meilleur pour mon pays : la paix qui est un préalable à tout développement ; Je recommande à tous ceux qui s’invitent dans les débats guinéens à de la retenue pour préserver la paix dans notre pays.
Paris, le 14 mai 2012
Marie José Yombouno
Fondatrice de : www.guineesud.com
Et de : radioguineesud
France
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konate (mardi, 15 mai 2012 19:58)
Merci et bravo à marie josé.
Cela n'est pas surprenant de la part de Mr gomez de RFI. Raconter du tout sauf la vérité est devenu un art pour certaines personnes de RFI. Il ya 2ans j'ai écrit justement au directeur de RFI en raison de l'incitation à la haine diffusée sur cette radio. J'ai suivi le debat au laindemain de la tentative d'assassinat du président de la république, c'etait une veritable catastrophe. la radio recrute de façon espiègle une certaine catégorie de personnes qui doivent intervenir pour justifier cette tentative d'assassinat. C'était un veritable debat à la provocation. Depuis quelques années je ne suis plus cette station. il fut un temps'(l'époque de hassane diop) ou cette radio faisait la fierté en matière de communication, comme les années 88-90. Je m'en dormais mon poste radio collé à l'oreille pour ne pas rater une seconde de *24heures en afrique* qui pris l'appelation de afrique matin, afrique midi ou afrique soir. le repporter de RFI en guinée Mr mouctar est un bel exemple du choix politique que la radio à fait en guinée. Mais.... la caravane passera toujours
Merci beucoup pour ton combat ma chère marie josé.