CALAIS, Pas-de-Calais - Emmanuel Macron a dénoncé mardi la comparaison faite entre le recensement de migrants dans les centres d'hébergement d'urgence institué par une circulaire controversée portée par son ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et les "rafles", fustigeant une attitude "indigne" du débat.
"Il y a beaucoup de choses fausses qui ont été dites au sujet de cette circulaire", a estimé le chef de l'Etat lors d'un échange avec des associations de migrants à Calais (Pas-de-Calais). "A aucun moment il n'a été question d'envoyer des forces de police dans les centres (...) A aucun moment ces procédures ne peuvent conduire à un arrêt immédiat d'hébergement."
"Les gens qui parlent de rafles, de police, sont mensongers et indignes du débat", a-t-il ajouté. "C'est indigne à l'égard de celles et ceux qui ont été victimes de ces pratiques et c'est indigne à l'égard de ce que le gouvernement a décidé ou de ce que font les services de la préfecture ou de l'Ofpra (office français de protection des réfugiés et apatrides)."
La circulaire Collomb a suscité une vague d'indignation et d'émotion en décembre, notamment dans les rangs des intellectuels, des défenseurs des droits de l'homme ou encore de la gauche, qui ont dénoncé une "logique de tri" et une remise en cause de l'inconditionnalité de l'accueil.
Le conseiller régional d'Ile-de-France et possible candidat à la direction du Parti socialiste Julien Dray a évoqué dimanche sur BFM TV un système de "rafles", assumant le choix de ce terme associé à l'arrestation de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'Obs a de son côté fait sa Une la semaine dernière avec un Emmanuel Macron encadré de fils barbelés dans des couleurs rouge blanc et noir rappelant celles de l'Empire allemand en titrant "bienvenue au pays des droits de l'homme".
Pour le président du Secours Catholique du Pas-de-Calais Didier Dégrémont, présent lors des échanges avec Emmanuel Macron mardi soir, la circulaire "piétine la sacralité de l'accueil".
"Evidemment les agents de l'Etat vont déjà dans ces centres, mais la présentation de cette circulaire donne l'impression d'un flicage, d'une recherche du bon et du mauvais migrant, de celui qui doit rester et partir", a-t-il dit.
A ses côtés, le président de France Terre d'asile, Thierry Le Roy s'est lui inquiété du "manque de confiance que peut provoquer l'officialisation des procédures d'intervention de fonctionnaires
dans des centres d'hébergement où la présence des migrants repose sur un minimum de confiance entre l'hébergeur et l'hébergé".
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Le 16 janvier 2018
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