La ministre belge de l’Asile et de la Migration a annoncé le durcissement des conditions d’accueil des migrants afin de garantir une place d’accueil aux “vrais primo-arrivants” durant la période hivernale.
Mettre un terme au « shopping de l’asile ». La formule, usitée par la ministre belge de l’Asile et de la Migration, Maggie De Block, pour justifier le durcissement, samedi 4 janvier, des conditions d’accueil des migrants dans le plat pays, n’est pas sans rappeler celle de Gérard Collomb, qui estimait en mai 2018 que les migrants s’adonnaient à du « benchmarking » entre les pays d’asile pour mieux comparer leurs différentes législations.
« Certains se cachent pendant six mois sans laisser d’adresse »
Comme le rapporte le site 7 sur 7, Maggie De Block vise deux profils spécifiques de demandeurs d’asile : les premiers sont ceux qui ont déjà obtenu la protection dans un autre État membre de l’Union européenne, les seconds étant ceux qui refusent de retourner dans le pays où ils ont été enregistrés pour la toute première fois dans l’UE. Dans ce cas précis, la Belgique a six mois pour les renvoyer sur place avant de devenir à son tour responsable du dossier. C’est ainsi que, pour maximiser les chances d’obtenir l’asile en Europe, certains migrants n’hésitent pas à déposer plusieurs dossiers.
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« C'est pourquoi certains demandeurs d'asile se cachent pendant six mois, par exemple auprès de leur famille, de leurs amis ou de leurs
connaissances, sans laisser d'adresse à l'Office des Étrangers », estime ainsi Maggie De Block. « D'autres changent presque quotidiennement d'adresse pour rendre le suivi impossible. Ils
réapparaissent lorsque les six mois se sont écoulés pour demander à nouveau l'asile et donc être accueillis ». L’Office des étrangers peut toutefois prolonger jusqu’à 18 mois le délai
d’obligation de quitter le territoire en cas de risque sérieux de dissimulation.
Un réseau d’accueil saturé
Désormais, les demandeurs d’asile contrevenant à ces règles européennes ne pourront donc plus bénéficier de l’accueil en Belgique. Fedasil, l’agence fédérale belge pour l’accueil des demandeurs d’asile, de son côté, évaluera le refus d’accueil sur base individuelle et tiendra compte de la vulnérabilité des personnes concernées, notamment en cas de maladie. Une manière de désengorger le réseau d’accueil, saturé en raison de la longueur de la procédure d’examen de la demande.
Par Auteurvaleursactuelles.com
Le 5 janvier 2019