Comme bien souvent, de multiples facteurs peuvent expliquer l'exil de ces enfants guinéens. Des raisons économiques avant tout : le chômage est très important dans le pays, en
particulier chez les jeunes. La pauvreté est aussi très présente dans les familles. Les jeunes et les mineurs craignent souvent que leur famille ne puisse leur payer des études. Pour eux,
venir en Europe signifie que tout sera possible : étudier et éventuellement travailler par la suite.
Par ailleurs, les Guinéens ont toujours été de grands migrateurs, à l'instar des peuls (peuple nomade). En 2014, les Guinéens représentaient la moitié des étrangers vivant au Sénégal, le pays
voisin.
Et puis, en Afrique, comme ailleurs, il y a le poids des réseaux sociaux. Tous les jeunes Guinéens, et comme les jeunes Africains, sont connectés à Facebook, Instagram ou Whatsapp. Ceux qui
sont arrivés en France se prennent en photo, notamment devant la Tour Eiffel, ce qui en fait rêver certains. Ousmane, un collégien de 14 ans, a eu envie de partir avec quelques camarades
après avoir vu un cliché d'un copain de classe à Paris.
Parmi les autres raisons invoquées figurent également les problèmes familiaux. Lors d'un décès d'un parent, la tradition veut qu'un enfant soit confié à un oncle. Mais l'intégration dans
cette nouvelle famille - où il y a plusieurs épouses en raison de la polygamie et donc aussi beaucoup d'enfants -, ne se passe pas toujours très bien.