Cinq personnes ont péri samedi dans la région de Mopti, dans le centre du Mali lors d’affrontements entre éleveurs appartenant à la minorité peule et agriculteurs, a appris dimanche l’AFP de sources concordantes.
« Cinq personnes ont été tuées samedi dans le cercle de Ténenkou lors d’un nouveau conflit entre éleveurs et agriculteurs. La tension est toujours vive sur place », a déclaré à l’AFP un élu de la localité.
Dans un communiqué, le gouvernement affirme qu' »à la suite des tragiques événements » intervenus samedi dans cette zone, qui ont « fait 5 morts et 7 blessés, le Premier ministre Modibo Keïta a réuni, outre les ministres concernés, des députés et des personnes ressources ».
Sans nommément citer les protagonistes, le communiqué affirme que le chef du gouvernement a donné ordre d' »interposer les forces de défense et de sécurité pour éviter de nouveaux affrontements », et demandé l’ouverture d’une « enquête judiciaire pour identifier et interpeller toutes les personnes impliquées dans ces actes de violences ».
Il s’est également engagé à envoyer dès que possible une délégation sur place.
Le président de Tabital Pulaaku, principale association de la communauté peule au Mali, Abdoul Aziz Diallo, a affirmé à l’AFP que l’affaire avait commencé par un vol de bétail.
« Un important nombre d’animaux ont été volés. Les propriétaires sont allés chercher leur bétail et ils sont tombés dans une embuscade et il y a eu des affrontements. Cinq personnes ont été tuées et sept autres blessées », a indiqué M. Diallo.
« Pour nous, c’est le gouvernement malien qui ne prend pas ses responsabilités en désarmant les groupes armés qui tuent dans la région de Mopti à cause du bétail », a-t-il ajouté.
Selon une source policière contactée dans la région, six personnes blessées lors de ces affrontements ont été transférées vers le sud pour « des soins appropriés ».
En avril-mai, au moins une trentaine de civils, dont bon nombre de Peuls, avaient été tués dans des violences entre membres de cette communauté et Bambaras, la principale ethnie du pays.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.
Maliactu.net
Le 29 août 2016
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