En Guinée, la région forestière, dans le sud du pays, est
l’épicentre de l’épidémie d’Ebola qui sévit depuis 10 jours maintenant. 9 cas probables ou confirmés dont 5 sont décédés. Deux ont été guéris. À Nzérékoré, capitale régionale, la vie
poursuit son cours comme à l’accoutumée.
À Nzérékoré, épicentre de l'épidémie d'Ebola dans le pays, tout se déroule comme si de rien n’était. Le mercredi, c’est jour de marché dans la capitale forestière. Et ça grouille de monde. Insecticide, mayonnaise, lait en boîte… Ibrahim Camara vend de tout et observe de loin la campagne de vaccination : « Si tout le monde prend, je serai prêt pour prendre. Mais je ne serai pas le premier à prendre, le premier candidat ».
Parmi les étals du marché, aucun signe des mesures d’hygiène, au grand désespoir de Saa Bady Kondouno, président du Conseil des jeunes : « Quand on voit le marché de Nzérékoré, c’est comme s’il n’y avait pas de maladie en Guinée forestière. Les gens ne prennent pas ça comme un souci majeur ».
« Prions dieu que ça ne s’aggrave pas. Je suis vraiment inquiète. J’ai peur aussi », témoigne une commerçante inquiète qui souhaite rester anonyme. À l’inverse d’Alpha
Mahmoud Barry, marchand de vêtement, qui lui, est encore sceptique : « Les gens parlent d’Ebola, mais nous, on n’a pas vu. Les hommes ne croient pas quand ils n’ont
pas vu ».
De son côté, Makan Camara, président de la chambre de Commerce, craint l’impact économique de l’épidémie. « Nous, nous travaillons avec les étrangers, avec des gens de Côte d’Ivoire, du Libéria, mais une fois qu’Ebola est là, ça fait fuir tout le monde », explique-t-il.
Même à l’hôpital de l’autre côté de la rue, rares sont ceux qui portent le masque. Ici se poursuit la campagne de vaccination, où est
mort le premier cas détecté d’Ebola le mois dernier.
RFI, par l'envoyée spéciale à Nzérékoré, Carol Valade