Manifestation à l'appel du Balai citoyen devant la Cour constitutionnelle à Conakry, en Guinée. Il s’agit de protester contre un « putsch constitutionnel » en cours au sein de cette institution.
Des frondeurs ont annoncé avoir destitué leur président qui au vu de la loi est élu pour neuf ans non renouvelables.
« A bas les corrompus », « A bas les corrupteurs », c’est par ces slogans que les manifestants ont entamé la série des discours devant la Cour constitutionnelle protégée pour la circonstance par
quelques gendarmes bien disciplinés. « Nous sommes là toute la journée. Est-ce que nous sommes prêts à lutter contre les fraudeurs de la République ? », déclare un porte-parole. « Oui, oui »,
répond la foule.
Dans les discours, les manifestants ont qualifié cette tentative de destitution de Kéléfa Sall de « putsch constitutionnel ». « Nous disons à tous les putschistes, à leurs complices, que le chef
de l’Etat pour lequel on a beaucoup d’estime et de respect est à son second et dernier mandat. Le 21 décembre 2020, le Balai citoyen travaillera avec tous les partis politiques, les syndicats,
les organisations de la société civile à ménager le départ du chef de l’Etat. Nous ne sommes pas dans une monarchie. Cette conspiration ne marchera pas », prévient Sékou Koundouno, coordinateur
du Balai citoyen.
Les leaders politiques de l’opposition, dont Cellou Dalein Diallo, Faya Milimono et Lansana Kouyaté, ont appelé à soutenir le mouvement Balai citoyen, comme l’explique Ibrahima Kalil, secrétaire
du Parti de l'espoir pour le développement national (PEDN) de Lansana Kouyaté : « Nous sommes contre les frondeurs. S’il a l’intention d’un troisième mandat, il se trompe. Il partira avec cette
intention. Il n’y aura jamais en Guinée un troisième mandat. Après ces deux mandats, ce qui est sûr et certain, c’est qu’Alpha Condé va partir d’une manière ou d’une autre ».
Les huit autres conseillers de la Cour constitutionnelle ont affirmé, dans un communiqué, avoir destitué Kéléfa Sall de ses fonctions de président. Ce que dénoncent des magistrats et le barreau
guinéen.
RFI
Le 20 septembre 2018
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