Gambie: Yahya Jammeh remplace son ministre de l'Information

Le président gambien Yahya Jammeh a limogé son ministre de l'Information et de la Communication, Sheriff Bojang, qu'il a remplacé par un député, selon un communiqué diffusé lundi soir par la télévision publique gambienne GRTS, sans aucune explication.

Selon le communiqué, M. Jammeh a mis fin aux fonctions de M. Bojang "avec effet immédiat" et aussitôt nommé pour le remplacer Seedy Njie, auparavant député de son parti.

Sheriff Bojang était ministre de la Communication depuis janvier 2015. Avant d'entrer au gouvernement, il avait travaillé dans la presse privée. Il a notamment dirigé le journal The Standard Newspaper, fermé en 2012 pour avoir critiqué le régime du président Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994.

Son remplaçant, Seedy Njie, avait fait son entrée au Parlement en 2007, avant d'y être renconduit en 2012 par Yahya Jammeh. En Gambie, le Parlement compte 53 membres: 48 élus et cinq désignés par le chef de l'Etat.

Aucune explication n'a été fournie sur ces départ et arrivée au sein du gouvernement, alors que des informations non confirmées par l'AFP jusqu'à lundi soir font état de défections dans le camp de Yahya Jammeh, qui livre bataille pour conserver son fauteuil de président.

La Gambie, petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest de moins de deux millions d'habitants, traverse une crise née de l'élection présidentielle du 1er décembre: Yahya Jammeh, au pouvoir depuis plus de 22 ans, a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus sa défaite, une semaine après avoir pourtant félicité le vainqueur déclaré, l'opposant Adama Barrow.

Le 13 décembre, le parti de M. Jammeh a saisi la Cour suprême d'une demande d'annulation de l'élection, arguant d'irrégularités dans la comptabilisation des votes et l'organisation du scrutin. Deux autres recours ont été déposés le 3 janvier.

Depuis son revirement, M. Jammeh subit de nombreuse pressions extérieures, notamment de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), pour quitter le pouvoir le 19 janvier, après l'expiration de son mandat.

La Cédéao a notamment dépêché certains de ses dirigeants à Banjul le 13 décembre, sans succès, et multiplie les réunions sur le dossier. Elle a décidé d'envoyer mercredi une nouvelle mission de chefs d'Etat en Gambie pour "discuter avec le président Jammeh de l'impératif de respecter la Constitution".

Sourd aux pressions, Yahya Jammeh a assuré le 20 décembre qu'il ne céderait pas le pouvoir tant que la Cour suprême n'aurait pas statué sur ses recours électoraux.

 

AFP
Le 10 janvier 2017

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