Une attestation provisoire de séjour de 6 mois
Débouté de sa demande d'asile en octobre 2020, le jeune boulanger était sommé de retourner dans son pays d'origine avant fin janvier. Il a d'ailleurs effectué son dernier jour de travail le 18 janvier.
Mais vendredi 30 janvier, la préfecture de l'Hérault a accordé un sursis au jeune homme : il bénéficie désormais d'une attestation provisoire de séjour (APS) de 6 mois.
La préfecture a décidé de faire preuve d'humanité. Cette APS n'autorise pas Monsieur Sow à travailler, mais elle doit lui permettre de préparer son retour en Guinée et
d'anticiper les démarches pour demander le bon visa.
La préfecture de l'Hérault.
Ce temps supplémentaire permettra également à Souleymane Sow de se remettre de son opération : il a récemment été opéré des oreilles et doit éviter de prendre l'avion pour
l'instant.
Déception pour le jeune homme
Le jeune boulanger espérait vivement pouvoir obtenir un permis de séjour. Pour lui, ce sursis ne change rien et décale seulement le problème. Ce n'est pas une bonne chose, déjà parce que
je ne veux pas rentrer dans mon pays. Et ensuite, on me laisse six mois en France, sans pouvoir travailler et sans solution d'hébergement. Comment je vais faire pour vivre ?
Souleymane Sow.
Le jeune homme affirme qu'il a entamé des démarches auprès de l'Ambassade de France en Guinée.
Un élan de solidarité pour Souleymane Sow
Depuis plusieurs semaines, des actions solidaires s'organisent pour aider le Guinéen : pétitions en ligne, manifestations, mobilisation de personnalités politiques et d'associations...
Ce samedi 30 janvier, un nouveau rassemblement est organisé à Fabrègues en soutien au jeune homme. Car pour beaucoup, si le geste de la préfecture est appréciable, il reste malheureusement insuffisant voire inutile.
"Même s'il reste plus longtemps en France, il ne peut pas travailler donc ça pénalise dans tous les cas l'entreprise", constate Romuald Adriansen, responsable de production chez "Pain et Partage", qui vient d'embaucher un nouveau salarié pour le remplacer.
Je ne sais malheureusement pas si nous pourrons reprendre Souleymane dans quelques mois ou années quand la situation sera régularisée.
De son côté, Patrice Victor, membre de l'Association Humanitaire de Montpellier, préfère positiver. "C'est sûrement mieux que rien", se dit-il. Il espère à présent que
Souleymane Sow pourra "bien s'en tirer" et à terme passer son CAP Boulangerie en France.
francetvinfo.fr
Le 4 févreir 2021