La ministre de la Santé espagnole a rendu sa démission ce mardi, alors qu'elle est accusée d'avoir falsifié ses anciens diplômes.
Nouveau coup dur ce mardi pour le gouvernement espagnol avec la démission de sa ministre de la Santé après des révélations sur une manipulation de ses notes pour obtenir un diplôme de master. Il
s'agit de la deuxième démission fracassante au sein de l'exécutif de Pedro Sanchez, formé il y a moins de quatre mois.
"J'ai communiqué au président du gouvernement ma démission", a elle-même annoncé mardi soir Carmen Monton, qui a jeté l'éponge alors même que Pedro Sanchez venait de déclarer qu'elle faisait "un
travail extraordinaire et allait continuer à le faire".
Ses notes de master manipulées
Carmen Monton a été mise dans l'embarras par des articles de presse sur la manipulation de ses notes dans le cadre d'un master en "études de genre" obtenu à l'Université Rey Juan Carlos.
Cet établissement public est au centre d'une énorme polémique depuis des mois, dans ce qui a été baptisé en Espagne le "mastergate". Le média d'investigation en ligne eldiario.es avait révélé
qu'en juin 2011, le dossier universitaire de Carmen Monton comportait la mention "non présenté" pour une des matières, soudainement remplacée en novembre par un "approuvé". Elle a ensuite reçu le
coup de grâce quand une chaîne de télévision, la Sexta, a fait état d'un possible plagiat dans son mémoire de fin de master.
D'autres personnalités politiques concernéeas
L'université Rey Juan Carlos a reconnu dans un communiqué une manipulation des notes et indiqué qu'elle examinait le dossier de Carmen Monton afin d'"établir les responsabilités". Carmen Monton,
elle, s'est défendue en assurant qu'elle avait été "transparente et honnête", n'avait "commis aucune irrégularité" et avait la "conscience tranquille".
S'allonge ainsi la liste des personnalités politiques espagnoles soupçonnées d'avoir obtenu un titre universitaire grâce à un traitement de faveur. Car c'est également à l'université Rey Juan
Carlos qu'une autre figure du PP, Cristina Cifuentes, avait obtenu un master de droit des régions dans des circonstances douteuses.
Pour le politologue espagnol Pablo Simon, la démission de Carmen Monton peut nuire au gouvernement, qui est "en situation de minorité parlementaire". Mais cela révèle surtout, selon lui,
"l'existence d'un réseau organisé à l'intérieur de l'Institut de droit public (de l'université Rey Juan Carlos), pour l'attribution de diplômes universitaires grâce à un traitement de faveur"
envers des personnalités, afin de "créer un réseau d'influence".
J.B avec AFP
bfmtv
Le 12 septembre 2018
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