Tout trois journées de championnat ont suffi à la toute fraîche recrue, Naby Keïta, pour faire son trou dans le milieu de Liverpool. Et déjà s’affirmer comme un indispensable.
La saison des Reds n'en est qu'à son levant, mais Mohamed Salah, canonnier malheureux lors de la finale de Champion’s League, plante déjà son premier pion de la saison face à West Ham. Une
routine pour l’Egyptien qui réceptionne un centre venu de la gauche de Andrew Robertson. À l’origine du mouvement ? Un certain Naby Keïta. Le Franco-Guinéen de 23 ans vient de parfaitement lancer
la contre-attaque. Toute une action qui symbolise l’aisance déjà scotchante du bonhomme dans le collectif Reds. Ça n’a pas traîné car, depuis, le milieu enchaîne les belles performances tel un
habitué de la maison. Comme si la phase d’adaptation était le cadet de ses soucis. Et au-delà du fait qu’il se soit déjà mis Anfield dans sa poche, le verdict du terrain est indéniable : Naby
semble déjà indispensable.
À le voir jouer, le relayeur semble parti sur des bases similaires à la saison passée (6 buts et 8 passes), lors qu'il régnait sur le milieu du RB Leipzig. Mais le jeune homme sait où il met les
pieds : Anfield, maison de qualité en matière de milieux. « Petit, je jouais toujours avec le maillot de Steven Gerrard à Conakry », assurait-il. Avec de tels rêves de gosse, pas surprenant de
voir une hargne pareille pour ses trois premiers matches sous le nouveau climat anglais. Pour l’instant, le minot aligne aussi en trois titularisations l’un des meilleurs taux de passes réussies
du championnat, aux côtés des N’Golo Kanté et Jorginho, dont un 9 sur 10 pour sa première face à West Ham.
Ajoutons une présence discrète mais non moins impressionnante entre les lignes de jeu. Et voilà le chaînon récupérateur et explosif qu’attendait tant Jürgen Klopp : un profil à la İlkay Gündoğan,
du temps où il gérait la troupe de Dortmund. D'ailleurs, son arrivée sur les bords de la Mersey, en provenance d'Allemagne était ficelée depuis un an déjà, Liverpool ne voulant pas se faire
dérober son futur joyaux, comme il préférer lui offrir un peu de rab pour prendre encore de l'épaisseur. À 23 ans, Naby est à point et à son aise. Si bien qu'il se permettre quelques gestes tout
aussi gourmands qu’ubuesques face à Crystal.
Une place gardée bien au chaud
La copie, impeccable sur le papier, n’empêche cependant pas Jürgen Klopp d’émettre quelques douces réserves sur le larron : « Naby, nous n’avons aucune idée de ce qu’il peut être. Il est trop
jeune pour le juger. Que pouvons-nous dire ? De toute évidence, il a très vite appris ces dernières années. Il s’adapte donc constamment et passe au niveau supérieur. Je ne veux pas le rendre
trop gros, c’est juste que je ne sais pas. Si vous m’aviez demandé quelle était sa plus grande force, je ne pourrais pas le dire vraiment. » Soit le coach allemand est un pessimiste accompli,
soit, comme on pourrait s’en douter, Jürgen reste alerte sur la concentration du gamin. Car les cartes sont loin d’être jouées dans un secteur ultra relevé pour la saison à venir. Pourtant, Naby
Keïta semble être arrivé dans une période idéale pour s'intégrer.
Dans le 4-3-3 fétiche de Klopp, le paysage est propice pour faire son trou. Alex Oxlade-Chamberlain, complétant le triangle du milieu jusqu’en avril et sa blessure au genou, est hors-course pour
toute la saison. Et Fabinho, qui cire les sièges des tribunes plus que du banc depuis août, est encore en adaptation. Le plus à même de lorgner sur la place de Naby est, au final, Georginio
Wijnaldum, aligné plus souvent devant le back-four défensif. Rien à signaler donc. À Leicester, la paire Keïta-Milner devrait être reconduite. Et l’addiction des Reds au premier lascar établie
une fois de plus.
msn
Par Alexis Souhard
Le 1er septmbre 2018
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