Alors que l’on compte aujourd’hui plus de 550 000 cas d'infection au coronavirus Sars-CoV2 responsable de la maladie Covid-19 et près de 25 000 décès dans le monde, l’urgence de santé publique est déclarée dans quasiment tous les pays. Le continent africain quant à lui compte déjà plus de 3 000 cas de Covid-19 sur son territoire. Encore relativement épargnée par rapport aux autres continents, l’Afrique fait malgré tout face à une augmentation significative du nombre de cas officiellement notifiés ces derniers jours. La faiblesse des systèmes de santé de la plupart des pays du continent fait craindre une catastrophe sanitaire sans commune mesure si l’épidémie venait à poursuivre sa trajectoire actuelle, comme le souligne le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, qui appelle l’Afrique « à se préparer au pire ».
Dans le cadre de la préparation de la riposte au virus Sars-CoV2, la surveillance et la détection des cas de Covid-19 constituent un élément clé du dispositif des pays.
Face à cette urgence sanitaire, la France est mobilisée pour construire avec ses partenaires une réponse internationale cohérente et multilatérale, centrée sur le rôle de coordination de l’OMS, et contribuant à renforcer les systèmes de santé des pays fragiles. Le projet, soutenu et financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères via l’AFD, et opéré par l’Inserm via REACTing et ses partenaires dont PAC-CI, s’inscrit dans cette réponse et vise à renforcer le dispositif de surveillance, d’alerte précoce, de confirmation et de prise en charge des cas de Covid-19 dans cinq pays d’Afrique : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali et le Sénégal.
S’inscrivant dans les plans nationaux de riposte au virus et dans les directives internationales de l’OMS, le dispositif s’est fixé quatre objectifs précis :
D’un point de vue opérationnel, l’objectif est que les services hospitaliers inclus dans le projet soient dotés d'une capacité diagnostique suffisante pour détecter très rapidement et en toute sécurité les cas éventuels de Covid-19. Le personnel de première ligne des hôpitaux sera à même d'accueillir les patients, de collecter les échantillons, de fournir un diagnostic et de prendre en charge les individus rapidement. Le projet conduira des études qui appuieront les actions de sensibilisation menées auprès du grand public par les gouvernements et l’OMS afin de favoriser la consultation en cas d'apparition de symptômes.
« Alors que nous traversons une crise sanitaire sans précédent, le constat est clair : seuls des systèmes de santé suffisamment robustes, partout dans le monde, sont en capacité d’organiser une riposte au Covid-19. Dans ce contexte, la coopération sanitaire internationale doit être fortement renforcée avec les pays les moins bien armés, notamment en Afrique où l’avenir de la pandémie pourrait se jouer. Il en va de notre intérêt commun que de se protéger mutuellement. C’est la raison pour laquelle l’Inserm et l’AFD se mobilisent pour prendre activement part aux efforts collectifs en déployant, dans plusieurs pays africains, un premier dispositif conjoint de surveillance, de détection et de prise en charge des cas d’infection au coronavirus. Dans l’urgence comme dans le long terme des Objectifs de développement durable, il y a un continuum entre politiques publiques nationales et internationales. Il faut investir massivement dans la transition juste », déclare Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.
« Nous vivons dans un monde en commun et une stratégie de sécurité sanitaire exclusivement nationale serait, par nature, incomplète. Ce défi ne peut s’envisager qu’à la condition
de prendre en compte à la fois ses aspects nationaux, régionaux et internationaux. Pour endiguer cette pandémie, il est par conséquent essentiel de renforcer la coopération
sanitaire internationale. C’est à l’aune de cette analyse partagée, et conformément aux orientations fixées par le président de la République et par le gouvernement, que nos deux
institutions ont mis en place ce dispositif de renforcement des capacités en Afrique où l’avenir de l’épidémie pourrait se jouer », déclare Gilles Bloch, président-directeur
général de l’Inserm.
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