La discipline n’existant pas en Guinée, le fondateur du cirque Archaos a utilisé musiques traditionnels et artistes locaux pour créer une nouvelle tradition.
Dépêchez-vous ! Les Parisiens, et ceux qui veulent faire le déplacement ont jusqu’au 17 décembre pour découvrir un monde circassien original : celui de la Guinée. Danse, musique et acrobaties exceptionnelles sont au programme, dans un lieu exceptionnel : le très beau théâtre Claude Lévi-Strauss caché sous le musée du Quai Branly, consacré aux arts premiers.
"Boulevard Conakry" est une vraie expérience : avec des moyens très simples, on se retrouve d’abord plongés dans l’ambiance du grand marché de la capitale guinéenne. Puis déboulent la chanteuse et son orchestre, et la fête commence. Percussions et rythmes mandingues seront les stars de la soirée ou de l’après-midi. Quatre musiciens, neuf acrobates, trois mats et une balancelle leur suffisent pour nous faire voyager très loin.
Tous les codes du cirque classique sont respectés : les neuf artistes savent tout faire. Ils sautent et font des pirouettes virtuoses, ils réussissent des tours humaines, ils s’envolent dans les airs, ils grimpent à main nus, ils dansent, ils font le grand écart dans les airs suspendus à des rubans, et réussissent des contorsions avec une souplesse inimaginable, qu’on n’a même pas le souvenir d’avoir vu dans les spectacles de cirque chinois. On se dit qu’ils pourraient tous décrocher une médaille d’or aux épreuves de gymnastique des Jeux olympiques, sauf que là, en prime, on a la musique, les couleurs et les changements de costumes et que la salle tape des mains avec joie pour les accompagner.
L’aventure de "Boulevard Conakry" a démarré par des représentations à Marseille en février dernier, mais ses racines remontent au "Circus Baobab", créé en Guinée en 1998 par le metteur en scène Pierre Bidon, mythique fondateur du cirque Archaos, et acteur essentiel du renouveau du cirque en France, à la demande de Laurent Chevallier, qui voulait réaliser un film sur une troupe de crique en Afrique. La discipline n’existait pas en Guinée, alors Pierre Bidon a créé une nouvelle tradition, en puisant dans la musique traditionnelle, et en utilisant la troupe du Ballet National de Guinée, mêlée à des acrobates des rues. La troupe Terya Circus a pris le relais du Circus Baobab, en continuant cette culture : l’union de danseurs de grand talent et des arts acrobatiques.
Une heure trente de plaisir garanti aux spectateurs, et en prime le billet permet de visiteur les collections du Quai Branly, avec accès à l’exposition Le Pérou avant les Incas. Vous hésitez
encore ? Les tarifs sont compris entre 10 et 20 euros, à peine plus cher qu’une place de cinéma…
Par Claude Soula - L'Obs
Le 10 décembre 2017
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