L’on se rappelle qu’à la demande du ‘’Cadre de dialogue politique inclusif’’, un audit du fichier électoral guinéen avait été réalisé. Aujourd’hui, l’opposition qui ne voyait pas d’un bon œil cet audit s’époumone à demande sa publication. Le rapport d’audit existe bel et bien. Toutefois, c’est sa crédibilité qui pose problème. Tout simplement parce que dans le cas d’espèce, l’on ne peut être juge et partie. Il est effectivement notoire que si vous êtes partie prenante dans une affaire, vous ne pouvez apporter un jugement crédible, le risque de défendre vos propres intérêts étant grand. Et il se trouve que le principal rédacteur du rapport d’audit conçue et organisé par le PNUD, est juge et partie. L’audit devait se pencher sur les défauts, carences et défaillances du fichier électoral élaboré par la SAGEM. Or, il se trouve que le principal (pour ne pas dire chef de la mission) auditeur, Michel Chajes, a travaillé près d’une vingtaine d’année, à des postes de hautes responsabilités, à la… SAGEM. Ce qui, du coup, disqualifie le rapport d’audit en ce sens que la SAGEM ne saurait s’auditer elle-même et produire un rapport fiable. C’est aussi élémentaire que cela. L’on comprend dès lors pourquoi la SAGEM refuse le transfert de la totalité des données alfa numérique et bio-numérique vers le nouvel opérateur de la révision des listes électorales, WAYMARK. Dans son rapport soutenu curieusement par le PNUD, Michel Chajes félicite la SAGEM et indique que son système (celui de la SAGEM) doit être reconduit par la Guinée et invite la CENI à ne pas s’encombrer du système WAYMARK qu’il qualifie d’inachevé, d’incomplet… (C’est de bonne guerre quand on est juge et partie). Mais si monsieur Michel Chajes pense que le système de son employeur SAGEM est performant, la mission d’observation électorale de l’Union européenne de la dernière présidentielle pense tout à fait le contraire et fait remarquer que « les opérations d’enregistrement ont été marquées par d’importantes difficultés techniques » ou encore que « bien que globalement acceptée par l’ensemble des acteurs du processus, la constitution du nouveau fichier électoral a toutefois été affectée par de nombreuses défaillances techniques ». Les observateurs de l’Union européenne notent toutefois que « l’acceptabilité des listes électorales malgré les nombreuses lacunes constatées, a donc reposé sur un compromis politique afin d’aller vite aux élections pour en finir avec le régime militaire ». Au nombre des lacunes du système Sagem, les observateurs de l’Union européenne notent « plusieurs cas de double (ou multiple) inscription du même électeur ». Ce qui est grave, très grave. Ils en concluent que « le logiciel de contrôle des empreintes (AFIS) de la SAGEM, ne répond pas aux exigences de fiabilité et de qualité requises pour un enrôlement biométrique ». Mieux les observateurs notent enfin que « s’ils reconnaissent une plus grande fiabilité des fichiers électoraux biométriques, tous les acteurs admettent que celui de la Guinée devra être corrigée après l’élection présidentielle, en vue de renforcer son caractère inclusif ». Tout cela, monsieur Michel Chajes ne l’a pas constaté lors de son audit. Mais enfin de qui se moque-t-on ? De quel droit Michel Chajes s’arroge-t-il pour confisquer le fichier électoral d’un pays ? A quoi joue le PNUD dans cette affaire qui apparait comme une vaste supercherie ? Qui y a-t-il dans ce fichier qui est le problème actuel du processus électoral en Guinée ? Si tous les acteurs électoraux (opposition et pouvoir) veulent de ces élections législatives, ils devraient s’asseoir autour d’une même table pour examiner en profondeur le problème tel que nous l’avons décrit plus haut.
Abdoulaye Ben Sangaré
Expert électoral
12.05.2012
Je m'appelle Michel Chajes. Je suis Ingénieur, diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Douai (1980). J'ai travaillé tout d'abord de 1982 à 1990, au département Informatisation de la Presse de la CERCI.
Je suis entré en 1990 à la société Morpho Systèmes, racheté en 1994 par la société SAGEM. J’y ai travaillé dix huit ans dans le domaine de la reconnaissance d’empreintes digitales et de visages.
J'ai exercé la fonction de chef de projet dans le cadre du développement logiciel de systèmes variés, principalement la station graphique d'acquisition et de contrôle d'empreintes digitales, le système de comparaison d’empreintes palmaires, et les serveurs de stations externes (client léger sur Internet, PDA, terminaux capteurs d’empreintes spécialisés).
Je me suis occupé ensuite de 2005 à 2008, de la gestion de projets internationaux, dans le domaine des systèmes gouvernementaux d’identification, et de recherche criminelle. Cela depuis l’aide a l’avant vente, jusqu’à la planification et le suivi des projets, et à l’intégration des systèmes sur site, en particulier pour l’Australie, la Hongrie, Israël.
J’ai été recruté été 2008 par le Ministère de l’Intérieur en tant que Chef de Projet, à la Direction des Systèmes d’Information et de Communication.
J’exerce la responsabilité de chef de projet FAED (Fichier Automatique des Empreintes Digitales).
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