C’est maintenant au tour des adjoints de sécurité (ADS) de prendre les foudres de leur hiérarchie. Deux ADS de Rouen sont passés devant le conseil de discipline au secrétariat général de l’administration du ministère de l’Intérieur à Rennes (Ille-et-Vilaine), jeudi 2 juillet 2020. L’instance disciplinaire a demandé la fin de leur contrat de travail avec le ministère de l’Intérieur, après la tenus de propos haineux et racistes.
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Ces deux jeunes hommes font l’objet d’une plainte d’un de leur collègue, gardien de la paix. Ce sous-brigadier, visé par leurs insultes dans un groupe Whatsapp dénommé Althing, a entamé une procédure contre six policiers en décembre 2019. Trois gardiens de la paix rouennais sont déjà passés devant le conseil de discipline, mardi, et risquent la révocation. L’affaire avait été révélée par 76actu et Paris-Normandie, en janvier 2020.
L’un des adjoints de sécurité, écarté de la police, est le fils de l’ambassadeur de France en Guinée. Selon nos informations, monsieur l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République de Guinée a été sollicité pour venir plaider la cause de son enfant. Le diplomate au CV impressionnant, a refusé d’intervenir. L’homme n’a jamais donné suite à nos nombreuses sollicitations.
Son fils, jeune rouennais d’une vingtaine d’années, s’est largement épanché sur ce groupe Whatsapp. Par exemple, lors d’un procès devant la Cour d’assises de Seine-Maritime, pour lequel son unité était engagée, il écrit :
Le procès des assisses, c’est tellement la merde. Une famille de negre (sic) font (sic) une soirée alcoolisée devant du foot. Fin de soirée bagarre entre 2 negres du senegal cousins. Un meurt sous les coups. Voila super on paye pour ce genre de procès de negres (sic).
À un autre moment, dans les captures d’écran que nous nous sommes procurées, ce jeune homme tente une comparaison : « Regarde la sécurité en Afrique et dans les pays blancs tu vois la différence ça veut tout dire. » Son licenciement a fait l’unanimité au conseil, selon nos informations. La sanction de son collègue, moins loquace sur le groupe Whatsapp, n’a pas fait l’unanimité du conseil, mais la fin de son contrat devrait aussi être très prochainement prononcée par le bureau des affaires disciplinaires du ministère, à Paris.
Un sixième policier, actuellement à l’école de police de Nîmes, risque également une révocation de la police nationale. En parallèle, la procédure judiciaire se poursuit. Un des fonctionnaires,
décrit comme « le meneur » dans cette affaire, risque des poursuites pénales devant le tribunal judiciaire de Rouen pour propos délictueux. Les cinq autres, dont les deux ADS présentés à Rennes
jeudi, sont susceptibles de se voir infliger une amende par le tribunal de police, du fait du caractère « non public » de ces conversations.
actu.fr
Le 3 juillet 2020