Interrogé sur Franceinfo sur le coût des attaques jihadistes de 2015 en France, le magistrat a par ailleurs estimé que « les terroristes ont eu besoin de 25 000 euros pour organiser les attentats de janvier 2015 (contre Charlie Hebdo, et l’Hyper Cacher) et 80 000 pour ceux du 13 novembre » à Paris et Saint-Denis. Alors que se tient à Paris une conférence sur le financement du terrorisme international, François Molins a révélé qu’un travail de « coordination avec les services de renseignement financier » avait permis d’identifier en France 416 donateurs de l’EI ces deux dernières années. « Ce qui est beaucoup », a-t-il commenté.
Ses services ont également identifié « 320 collecteurs essentiellement basés en Turquie et au Liban grâce à qui les djihadistes qui se trouvaient en Syrie ou en Irak pouvaient recevoir des fonds », a ajouté le magistrat. Dans les colonnes du journal Le Parisien, il souligne également que « Daech s’est principalement financé en utilisant deux vecteurs. D’abord la zakat, la charité : on envoie de l’argent à des associations à but humanitaire ou directement à des membres de sa famille qui sont sur place (…) Ensuite, il y a la ghanima, le butin de guerre, c’est à dire le financement par des actes délictueux ».
Plusieurs dossiers dans lesquels des parents sont soupçonnés d’avoir envoyé de l’argent à leur enfant parti combattre aux côtés de groupes jihadistes sont entre les mains de la justice, et des condamnations pour de tels faits ont déjà été prononcées. Les failles du système de mandat cash qui permet de transférer très rapidement de l’argent à un tiers, ont aussi été utilisées pour financer les jihadistes partis combattre en zone irako-syrienne. Soupçonnée d’avoir manqué de vigilance en la matière, la Banque Postale est visée depuis septembre par une enquête préliminaire du parquet de Paris.
Le Quotidien/AFP
Le 26 avril 2018
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