Cette mutinerie, survenue ce jeudi, intervient en plein mouvement de protestation des surveillants pénitentiaires. Les forces d'intervention spéciales, sont mobilisées.
Incident à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Ce jeudi midi, 123 détenus ont refusé de regagner leur cellule à la fin de leur promenade, avant de finalement se raviser, indique la direction de l'administration pénitentiaire. Avant 14h30, la situation était rentrée dans l'ordre.
"Ils sont tous rentrés sans heurts. Ils ont été raccompagnés cinq par cinq et les Eris [les forces d'intervention spéciales chargées de rétablir l'ordre dans les prisons] se sont chargées de sécuriser la zone", assure à L'Express un syndicaliste pénitentiaire. Six d'entre eux, qui auraient pu exercer le rôle de "meneurs", ont été envoyés en quartier disciplinaire.
Selon le syndicat FO, les Eris ont été mobilisées dans l'établissement, qui est aussi le plus grand centre pénitentiaire d'Europe, dès le début de la mutinerie.
"Il n'y a pas de revendications, pas de violence", explique de son côté la direction de l'administration pénitentiaire. Pour notre source pénitentiaire, la mutinerie est pourtant liée à la grogne grandissante des surveillants de prison, mobilisés depuis près d'une semaine pour réclamer plus de moyens.
"Les détenus ont voulu manifester leur mécontentement"
"Nous avons volontairement retardé notre prise de service 9h30, ce qui n'a pas plus aux détenus, qui ont voulu manifester leur mécontentement en refusant de réintégrer leurs cellules", affirme à L'Express le syndicaliste pénitentiaire. Cette protestation des gardiens, provoquée par l'agression il y a une semaine de trois gardiens par un détenu islamiste dans la prison de Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais), affecte principalement les parloirs et les promenades.
Ce jeudi matin, pour la troisième fois depuis le début de la semaine, les accès aux prisons ont été totalement ou partiellement bloqués par des piquets de grève menés par des surveillants de tout l'Hexagone. Vendredi, de nouvelles mobilisations sont prévues, notamment à Fleury-Mérogis.
"Demain aussi, nous allons retarder notre prise de service, car nous sommes déterminés à voir nos conditions de travail évoluer", clame le surveillant interrogé par L'Express, qui espère que les détenus ne provoqueront pas de nouvelle mutinerie.
lexpress.fr
Le 18 janvier 2018
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