Disparitions de militants en Guinée : le silence embarrassé de la France

Déposé après un coup d’État militaire en 2021, le président Alpha Condé n’est pas regretté par grand monde en Guinée. Près de trois ans plus tard, la junte de Mamadi Doumbouya n’a toujours pas organisé les élections promises. L'ex-légionnaire semble goûter au pouvoir et ne veut plus le lâcher. Binational français, marié à une gendarme française, l’homme peut compter sur le soutien de Paris, désireux de soutenir coûte que coûte les putschistes pour éviter qu’ils ne basculent côté russe. Un calcul froid qui fait fi des disparitions forcées de militants locaux pour la démocratie.

Trois semaines après leur brutale arrestation, toujours pas de nouvelles d’Oumar Sylla, alias « Foniké Menguè », et de Mamadou Billo Bah. Ces deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) – mouvement citoyen lancé en 2019 contre le troisième mandat d’Alpha Condé (2010-2021) et aujourd’hui à la pointe de la lutte contre la junte de son tombeur, le général Mamadi Doumbouya – payent une nouvelle fois le prix de leurs convictions démocratiques. « Ils ont déjà connu les arrestations et la prison, que ce soit sous Condé ou sous la junte. Mais une rétention comme celle-ci, dans un lieu secret, jamais. On craint le pire… », explique, abattu, leur camarade Abdoulaye Oumou Sow, exilé en France depuis plusieurs mois.

 

Marianne.net

 

Le 4 août 2024

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