Les travailleurs sans papiers attendaient beaucoup de la loi sur l’immigration mais le texte adopté le 20 décembre 2023 fragilise leur situation. Par-delà cette législation toujours plus restrictive, se joue le destin d’êtres humains. Comme celui d’Alhousseny Conte, menacé de mort dans son pays.
Après des semaines de froid humide qui transperce les os, Alhousseny Conte devrait enfin avoir un peu plus chaud. Ce dimanche de décembre, quelques amis sont venus l’aider à isoler le toit du squat où il vit, dans une rue calme de l’agglomération lyonnaise. Un studio au premier étage d’une maison à l’abandon, impossible à chauffer avec ses deux petits radiateurs style grille-pain. « Vu les températures glaciales en ce moment, il fallait faire quelque chose », commente Antoine, qui a proposé de faire les travaux.
Dans le studio, le confort est sommaire – un lit, une étagère, une plaque électrique et un coin sanitaire isolé du reste de la pièce par un tissu… mais le Guinéen de 27 ans apprécie d’avoir un espace à lui. Cela ne lui était jamais arrivé depuis qu’il a dû quitter son pays en 2015 à cause de menaces de mort. Précisément le 30 mars 2015, il y a presque 9 ans.
Alhousseny Conte avait à peine 19 ans, mais il s’en souvient comme si c’était hier. Un de ses meilleurs amis, Mamadou Alimou, avait été assassiné deux jours plus tôt sur le marché de son village natal, Kolia Lambanyi, à environ 200 km de la capitale Conakry. Ils animaient avec d’autres amis une campagne d’information contre l’excision. Un combat particulièrement important pour Alhousseny Conte.
Engagé dans le combat contre l’excision
Un an plus tôt, sa petite sœur de 7 ans avait été enlevée par un oncle dans leur ville de Kamsar, dans le nord du pays, puis emmenée au village de Kolia Lambanyi pour être excisée de force. Elle y…
Lavie.fr
Le 27 décembre 2023
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