Tirs inexpliqués autour de la primature et dans un camp militaire de Ouagadougou, grogne dans des casernes, dissensions entre officiers… À l’approche du premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le malaise est perceptible.
Selon des sources militaires et des témoins sur place, de « brèves rafales » de tirs ont été entendues dimanche 24 septembre, entre 8 heures et 9 heures du matin (heure locale), au camp Guillaume Ouédraogo, dans le centre-ville de Ouagadougou. De quoi susciter de nouvelles questions, alors que les rangs de l’armée sont sous tension depuis quelques jours.
Comme l’avait rapporté Jeune Afrique, des mouvements d’humeur ont agité plusieurs casernes dans la soirée du mercredi 20 septembre avant d’être finalement contenus – notamment le camp Sangoulé Lamizana, un autre camp important de la capitale, ou encore celui des Forces spéciales, à Kamboinsin. À la suite de la publication de cet article, les autorités de transition burkinabè avaient diffusé un communiqué évoquant des « informations totalement infondées et malveillantes ».
Tirs près de la primature
Des informations que Jeune Afrique maintient, ajoutant que ce même 20 septembre, avant que la grogne gagne certaines casernes, des chefs militaires avaient demandé une « réunion d’explication » au capitaine Ibrahim Traoré sur différents sujets. Parmi eux, sa décision d’envoyer des contingents au Niger contre laquelle nombre d’officiers protestent, les conditions de vies et le ravitaillement des troupes, ou encore l’inhumation à la sauvette des soldats morts au combat. Selon une source militaire, cette réunion « ne s’est pas bien déroulée », ce qui a accentué les ressentiments, et expliquerait les tensions observées en soirée dans certaines casernes.
Le 20 septembre toujours, un peu après 18 heures, des tirs inexpliqués ont aussi été entendus près de la primature, utilisée comme présidence par Ibrahim Traoré au détriment du traditionnel palais de Kosyam, à Ouaga 2000, et aux environs de la villa dans laquelle il réside, située à quelques centaines de mètres de là. Le dispositif de sécurité a depuis été renforcé autour de la primature, notamment avec le positionnement d’un véhicule blindé équipé d’une mitrailleuse à l’arrière du bâtiment.
À l’approche du premier anniversaire de son accession au pouvoir par la force, le 2 octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré redoute des tentatives de déstabilisation. La semaine passée, il a remanié ses services de renseignement après que les autorités de transition ont annoncé avoir déjoué un « complot contre la sûreté de l’État » impliquant des sous-officiers.
Jeune Afrique
Le 25 septembre 2023
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