Vendredi dernier, la junte au pouvoir avait ordonné l’expulsion de l’ambassadeur français sous 48 heures. Emmanuel Macron avait refusé, jugeant que seul un gouvernement légitime serait à même de prendre une telle décision.
Les relations se tendent de plus en plus entre la France et le Niger. Le 25 août, la junte au pouvoir, qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet, ordonnait l’expulsion de l’ambassadeur français sous 48 heures. Une décision contestée par la France, Emmanuel Macron en tête, pour qui seul un gouvernement légitime est à même de prendre une telle décision. « Je pense que notre politique est la bonne. Elle repose sur le courage du président Bazoum, sur l’engagement de notre ambassadeur sur le terrain, qui reste malgré les pressions, malgré toutes les déclarations d’autorités illégitimes », avait souligné Emmanuel Macron.
Depuis cet ultimatum : silence radio du côté des militaires au pouvoir. Mais ce jeudi, la junte a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France, selon l’AFP. Les militaires ont « instruit les services de police » afin de procéder à son « expulsion ». Un courrier a même été envoyé à Paris pour l’en informer. La lettre est datée du mardi 29 août et signée du ministère des Affaires étrangères nigérien. Il y est clairement indiqué que la décision d'expulsion est « irrévocable » et précise que l'immunité diplomatique a été retirée à l'ambassadeur Sylvain Itté.
Les putschistes « n'ont pas autorité »
Il est précisé : « Par conséquent, au terme du délai de 48 h expiré à compter du 28 août 2023, l'intéressé ne jouit plus de privilèges et d’immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l'ambassade. » Interrogé par Reuters, le ministère français des Affaires étrangères estime que les putschistes « n'ont pas autorité pour faire cette demande » et que « l'agrément de l'ambassadeur émane des seules autorités légitimes nigériennes élues ». Le ministère complète : « Nous évaluons en permanence les conditions de sécurité et de fonctionnement de notre ambassade. »
Malgré les événements, Emmanuel Macron veut rester ferme avec les putschistes. Lors du dîner avec les ambassadeurs, lundi 28 août, il a martelé que l'ambassadeur de France au Niger resterait dans le pays « malgré les pressions ». En outre, pour ne pas paraître complaisante, la France ne veut pas négocier avec la junte au pouvoir. Il l’a d’ailleurs répété : au Niger, « notre politique est simple, on ne reconnaît pas les putschistes, on soutient un Président qui n’a pas démissionné, aux côtés duquel nous restons engagés. Et nous soutenons une solution diplomatique, ou militaire quand elle le décidera, de la Cedeao. » Le chef de l’État serait plutôt favorable à « une solution diplomatique, ou militaire ».
lejdd
Le 31 août 2023
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