Un jeune Malien qui travaillait pour une entreprise, au service de la Bundeswehr, au Mali, a-t-il été exécuté par des islamistes l’accusant d’avoir coopéré avec l’armée allemande ? Une photo qui a circulé sur le net, le laisse entendre. Le cliché a choqué en Allemagne alors qu’un appel avait été lancé, il y a deux semaines, par des traducteurs de la Bundeswehr craignant pour leur vie, après le retrait du contingent allemand de la mission de paix des Nations unies au Mali (Minusma).
D’autres Maliens qui travaillent pour l’armée allemande au Mali ont confirmé que leur collègue Kevin a été enlevé, en juillet, entre Gao et Asongo. Le jour de sa possible exécution serait le 17 août. La photo publiée montre le jeune homme en vie, près de ce qui ressemble à sa propre tombe.
Un autre cliché qui se trouvait sans doute sur son téléphone portable le montre souriant à côté d’un soldat allemand. On reconnait le camp de la Bundeswehr, à Gao. Un texte d’un groupe islamiste qualifie le jeune Malien de « soutien des croisés ».
Cette révélation inquiète les milieux politiques, déjà alertés par une lettre ouverte de traducteurs maliens de la Bundeswehr qui craignent les représailles des islamistes, après le départ de la Minusma. Jusqu’à présent, le ministère de la Défense, à Berlin, estime que les Maliens qui travaillaient directement pour la Bundeswehr – une soixantaine de personnes – et pour des ONG n’étaient pas menacés.
Sara Nanni, responsable des questions de Défense au Parlement pour les Verts et membre de la Commission d’enquête sur le départ des forces allemandes d’Afghanistan, souhaite que Berlin revoit sa copie : « Je crois que le ministère doit corriger sa position. Je crois qu’on doit prendre vraiment au sérieux ce qui s’est passé. On ne peut pas les laisser comme ça. Les gens nous ont aidés et nous avons une responsabilité commune pour leur sécurité, non seulement aujourd’hui, mais aussi dans le futur. »
Dans leur récente lettre ouverte, les traducteurs maliens de la Bundeswehr écrivaient : « Nous savons que l’Allemagne a donné sa parole pour tout faire pour que les événements d’Afghanistan ne se reproduisent pas. »
RFI
Le 30 août 2023
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Mohammed Diallo (vendredi, 01 septembre 2023)
Prené garde alors