Pressés de rendre le pouvoir après leur coup d’Etat, les présidents de transition ont repris la main face à des chancelleries qui ont peur d’être mises à l’écart au profit de nouveaux partenaires.
Tous n’ont pas rompu sèchement avec leurs partenaires occidentaux ou leurs voisins immédiats. Certains, peut-être, ne tenteront pas de donner de légitimité populaire et de légalité institutionnelle à leurs coups d’Etat dans une élection dont ils contrôleront pour une bonne part l’organisation. En revanche, de la Guinée au Tchad en passant par le Mali et le Burkina Faso, les putschistes ont bien pris le contrôle des horloges et semblent résolus à ralentir la course de leurs aiguilles. Sans rencontrer de grande pression contraire.
Le temps où la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) imposait six mois d’embargo économique et financier au Mali – de janvier à juillet 2022 – pour contraindre la junte de revoir sa date de péremption de cinq à deux ans est révolu. Pour cause : les sanctions n’ont pas renversé l’opinion publique contre ses dirigeants et si ces derniers ont finalement accepté de revoir à la baisse leurs prétentions en promettant un scrutin présidentiel pour février 2024, ils savent pouvoir compter sur le soutien de leur nouvel allié russe pour limiter les sanctions en cas de nouveau glissement.
ANALYSE/Cyril Bensimon
lemonde.fr
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