Au procès du massacre du grand stade de Conakry, le tribunal poursuit l'audition des parties civiles. Une femme a été appelée à la barre ce mercredi matin. Elle affirme avoir été victime de viol et a demandé le huis-clos pour être auditionnée.
Dans ce procès à l’organisation presque irréprochable, il y a eu ce mercredi matin un moment de flottement lorsqu'une victime de viol a refusé de parler en public, devant toutes les caméras du pays. « Lorsque les poursuites sont exercées du chef de viol ou de torture, le huis clos est de droit si la victime partie civile le demande », argumente une avocate des parties civiles.
Le président lance le débat. Les avocats de la défense prennent la parole et argumentent en faveur de la publicité de cette audience. « Les médias en ont besoin. L'opinion nationale et internationale regarde ce procès avec intérêt », fait valoir l'un d'eux. Le président demande à la victime de se présenter à la barre. « Même si on ne débat pas au fond, il faudrait qu'elle comparaisse à l'audience », explique-t-il.
Madame C. s’avance. « Que la presse détourne les caméras jusqu'à la décision du tribunal », réclame le président. Mais la scène a été filmée par les caméras de télévision. Le visage de la victime est désormais connu de tous. Le président a finalement ordonné le huis-clos. Journalistes et public ont alors été invités à quitter la salle. Le procès doit reprendre lundi prochain.
Par RFI : Avec le correspondant à Conakry Matthias Raynal
Le 16 février 2023
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