Deux figures du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont décidé d’entamer une grève de la faim. Ibrahima Diallo et Oumar Sylla (alias Foniké Menguè) sont incarcérés depuis plus de trois mois, mais n'ont pas été jugés.
Ibrahima Diallo et Oumar Sylla ont été arrêtés fin juillet, suite à des manifestations à l'appel de cette coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, qui avaient été interdites par les autorités (et qui ont fait 5 morts). La dissolution du FNDC a depuis été annoncée par le pouvoir.
Fabien Offner est chercheur au bureau régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Il sonne l’alerte sur les conditions de détention et les risques pour la santé de ces détenus. « Ce sont des personnes qui ont déjà été arrêtées à de multiples reprises, elles ont déjà été arrêtées au mois de juillet, et de leur côté, effectivement, on se demande si ces délais ne sont pas un peu longs tout simplement parce qu’il n’y a rien dans le dossier et qu’elles pourraient être rapidement remises en liberté, comme ça a été le cas le 5 juillet.
Ce qui est certain, c’est que ces délais sont longs et qu’ils le sont particulièrement dans le contexte de la Guinée où les conditions de détention sont difficiles. Une des autres personnes arrêtées, Saikou Yaya Barri, a été autorisée à être évacuée en Tunisie parce qu’elle avait de graves problèmes de santé. Oumar Sylla a également des problèmes de santé récurrents. Plus le temps passe, au-delà du fait que cette détention est arbitraire, plus les risques pour la santé de ces détenus, comme pour tous les détenus du pays, sont grands.
Et ce risque va également devenir de plus en plus grand avec cette grève de la faim puisque des informations qui nous sont parvenues, Oumar Sylla et Ibrahima Diallo vont se contenter de boire de l’eau.
RFI
Le 8
novembre 2022
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