Farouche opposant à Alpha Condé, le militant a été nommé le 3 février à la tête du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Libéré de prison au lendemain du coup d’État, il ne mâche pas ses mots face aux autorités de la transition. Et se dit prêt, s’il le fallait, à redescendre dans la rue.
Le 5 mars, six mois se seront écoulés depuis la chute d’Alpha Condé. Six mois durant lesquels Mamadi Doumbouya a imprimé sa marque au sommet de l’État et qui, pour Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, ont un goût de liberté : le 7 septembre, alors que le sort du président déchu était encore incertain, l’infatigable activiste sortait de prison. Il avait été incarcéré un an auparavant, à la veille de l’élection présidentielle remportée par Alpha Condé, puis condamné à trois ans de détention.
Mais s’il doit sa libération au putsch, le nouveau chef du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC, qui s’était engagé contre le troisième mandat d’Alpha Condé), ne retient pas ses coups envers les autorités de la transition.
« Inquiet » face à la manière dont les militaires gèrent le pays, Foniké Mengué réclame un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais s’abstient toutefois de critiquer Mamadi Doumbouya, qu’il estime « soucieux de bien faire », ni certaines de ses décisions les plus controversées.
Jeune Afrique : Presque six mois après le coup d’État, comment jugez-vous la situation dans le pays ?
Foniké Mengué : Elle est inquiétante. Nous n’avons aucune visibilité sur la marche de la transition. Nous ne connaissons même pas la liste des membres du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). La charte de la transition stipule qu’ils ne participeront pas aux élections, mais comment s’assurer du respect de cette disposition si l’on ne sait pas qui siège au CNRD ? Et pourquoi les grands acteurs politiques que sont le FNDC et les partis politiques ne sont-ils pas davantage associés à ce que fait le comité ? Il n’y a aucun dialogue entre eux et nous.
N’êtes-vous pas en contact avec les autorités de transition ?
Les deux premières semaines, nous avons été reçus par le CNRD, à qui nous avons conseillé de rendre la transition inclusive. Force est de constater que nous n’avons pas été entendus. Or l’exclusion peut créer des mécontentements et des frustrations, et nous souhaitons que cette transition réussisse.
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