Guinée : des organisations de la société civile proposent une transition de 24 mois

La junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre, refuse de se laisser dicter un délai.

Une coalition d’organisations de la société civile et d’associations de la Guinée propose une durée de 24 mois pour « une transition réussie », suite à la prise du pouvoir le 5 septembre par les militaires dirigés par le colonel Mamady Doumbouya. Depuis le putsch qui a renversé le président Alpha Condé, le colonel Doumbouya s’est fait investir président de transition et un gouvernement a été formé, avec un civil à sa tête.

Le colonel Doumbouya a promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections, mais refuse de se laisser dicter un délai. Il dit que celui-ci sera fixé par un Conseil national tenant lieu d’organe législatif, en cours de constitution.

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L’Alliance citoyenne pour la transition (ACT), « partie intégrante des forces vives de la nation, propose une durée de 24 mois pour une transition réussie », indique un communiqué publié mercredi 29 décembre.

La coalition regroupe plusieurs organisations, dont l’Association des blogueurs de Guinée (Ablogui), Action Mines, Mouvement G+, Wanep-Guinée ou encore Publiez ce que vous payez. Le premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, a présenté samedi 25 décembre au colonel Doumbouya la feuille de route du gouvernement, sans préciser le chronogramme.

L’exigence de la Cédéao

Réaliser la transition dans un délai de 24 mois « est possible », selon l’ACT qui précise que « la première année sera consacrée à la mise en place des organes de la transition, l’élaboration du projet de Constitution et son adoption, aux réformes électorales et à l’enrôlement des électeurs ».

« La deuxième année, quant à elle, sera l’année électorale commençant par les élections communales et communautaires suivies du couplage des législatives et de la présidentielle », soulignent les organisations de la société civile.

Les dirigeants ouest-africains maintiennent l’exigence d’élections dans les prochains mois en Guinée, théâtre d’un coup d’Etat militaire en septembre, et réclament un calendrier pour le retour des civils au pouvoir.

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Réunis le 13 décembre au Nigeria, les dirigeants des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont insisté « sur la nécessité de respecter le délai de six mois précédemment décidé [par la Cédéao] pour la tenue des élections » et « pressent » les autorités de soumettre rapidement un calendrier en ce sens, précise un document publié le lendemain.

 

La Cédéao a suspendu la Guinée de ses instances et des sanctions individuelles infligées aux membres de la junte. Les nouvelles autorités guinéennes ont informé la Cédéao que le Conseil national de transition (CNT), l’organe devant préciser le chronogramme de la transition, serait formé d’ici à fin décembre, rapporte l’organisation ouest-africaine.

Lu sur lemonde.fr

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